En 2018, l’Algérie enregistrera une croissance en deçà des prévisions, et le Maroc risque un blocage de son modèle de développement si des réformes ne sont pas mises en œuvre. C’est ce qui ressort du rapport d’octobre de la Banque mondiale sur la situation des économies de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
Dans son rapport, publié le 3 octobre sur son site officiel et consacré au suivi de la croissance économique de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), la Banque mondiale (BM) a revu à la baisse la croissance de l’Algérie pour l’année 2018 par rapport à ses prévisions dans son rapport d’avril, et mis en garde le Maroc contre un risque d’essoufflement de son modèle économique.
Dans le cas de l’Algérie, pour l’année 20108, la BM prévoit une croissance de 2,5%, un recul par rapport aux 3,5% de croissance estimés en avril dernier.
Cependant, tout en rappelant que l’économie algérienne a connu une évolution de 1,6% en 2017, l’institution financière internationale table, quant aux deux prochaines années, sur une hausse de la croissance de l’économie du pays, bien que légère. En effet, elle prévoit pour l’année 2019 un taux de croissance de 2,3% et pour l’année 2020 une croissance d’1,8%, contre 2% et 1,3% respectivement annoncés initialement dans son rapport du mois de juin.
Concernant les possibles variations du taux d’évolution de l’économie algérienne dans les prochaines années, la Banque mondiale estime que «la croissance en Algérie devrait rester stable au-dessus de 2% en moyenne jusqu’à la fin de la décennie».
Évoquant l’épineuse question du déficit public et du déficit de la balance courante, la BM affirme que les années 2019 et 2020 devraient enregistrer une baisse de ces deux derniers à condition que «les réformes telles que la levée des subventions et l’amélioration du climat des affaires soient mises en œuvre».
Au Maroc, bien que, selon l’institution internationale, l’économie du pays affiche une stabilité macroéconomique, le défi auquel les autorités marocaines devraient faire face «est essentiellement lié à sa capacité à générer une croissance plus forte, durable et solidaire». En effet, avec un taux d’investissement supérieur à 30% du PIB depuis 2018, les experts de la BM estiment que ceci soulève des doutes «quant à la vulnérabilité et à la durabilité de la trajectoire actuelle de développement du pays».
Tout en rappelant que ce qui a tiré la croissance de l’économie marocaine vers le haut durant les deux dernières décennies est essentiellement l’accélération du regroupement entre les Investissements directs étrangers (IDE) et certaines entreprises d’État, la Banque mondiale a affirmé «qu’il sera difficile de la maintenir si les gains de productivité totale des facteurs n’augmentent pas». «Ainsi, il faudra redoubler d’efforts pour améliorer le climat des affaires et renforcer la compétitivité de l’économie via, notamment, des politiques commerciales et de concurrence», a-t-elle ainsi suggéré aux autorités marocaines.
En conclusion, la BM a estimé que «si les conditions sont réunies, la croissance de l’économie non-agricole pourrait s’accélérer d’environ 5% à moyen terme.»
Avec sputnik