Réunis à Abidjan en Côte d’Ivoire, à l’occasion de la Table ronde ministérielle sur la stratégie 2030 de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), les Etats africains ont demandé à l’institution financière arabe d’aligner sa stratégie sur les stratégies pays. Une approche qui permettrait à cette dernière d’être plus efficiente dans ses interventions auprès des Etats du Continent.
Pour une plus grande réussite de ses interventions auprès des Etats africains, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) devrait aligner sa stratégie 2030 sur les stratégies pays. C’est ce qu’il faut retenir de la table ronde ministérielle sur la stratégie 2030 de l’institution financière ce weekend. Occasion d’évoquer le bilan d’une coopération vieille de 40 ans entre cette dernière et les pays d’Afrique, cette table-ronde a surtout permis d’envisager les perspectives pour des interventions plus efficientes auprès des Etats.
«Le bilan est partagé. Nous avons vu les acquis, mais également les perspectives pour renforcer la coopération entre la BADEA et les pays africains. La BADEA devra aligner sa stratégie sur les stratégies pays», a déclaré Rosine Sori Coulibaly, ministre burkinabè de l’Economie et des finances. Les actions de la BADEA devraient être, selon Coulibaly, être orientées vers les secteurs des PME, l’appui aux jeunes et aux femmes, les infrastructures, les mécanismes et outils de financement des économies, la question du secteur privé, et les aspects de gouvernance.
Ces recommandations des Etats africains tombent à pic pour la BADEA. Il s’agit d’ailleurs de l’objectif visé par l’organisation de la table-ronde. «Cette rencontre est extrêmement importante pour la BADEA, parce qu’elle constitue une étape décisive dans la formulation de sa nouvelle stratégie pour mieux prendre en considération les attentes, les remarques et les suggestions des pays bénéficiaires», a déclaré Sidi Ould Tah, directeur général de la BADEA, à l’ouverture de la rencontre. Suite aux propositions d’aligner la Stratégie 2030 sur les stratégies pays, le top management de la BADEA a indiqué que les propositions étaient pertinentes et a promis qu’il les transmettrait au Conseil d’administration de son institution, qui en décidera.
Un taux de décaissement plus élevé et plus de proximité
Au rang des demandes formulées par les Etats africains figurent également celles des questions liées à l’amélioration par la Banque, de ses taux de décaissement. Intervenant lors de la table-ronde, la ministre ivoirienne du Plan et du développement, Kaba Nialé, a indiqué que les Etats africains veulent «des taux de décaissement plus élevés et plus importants». La ministre a également demandé à établir plus de proximité entre l’institution financière arabe et les Etats africains partenaires. Ainsi a-t-elle suggéré, au-delà des consultants-résidents nommés dans certains pays, la BADEA envisage l’ouverture de bureaux régionaux voire sous-régionaux.
Notons que cette table-ronde sera suivie par une autre rencontre qui se tiendra en novembre prochain, mais rassemblera les acteurs du secteur privé toujours autour de l’élaboration de la Stratégie 2030.
Avec la tribune afrique