- Importance de la culture
- Historique :
En Côte d ‘Ivoire, les premières exploitations de bananes dessert furent réalisées en 1930. Les premières exportations, très limitées, furent réalisées la même année.
La stagnation entre 16 et 26 000 tonnes dans les années 50 (1949-1955), est liée au développement de la cercosporiose jaune, au changement variétal (passage de la petite Naine à la Poyo) et à la suprématie de la production Guinéenne.
La culture connaîtra son véritable essor qu’à parti de 1959. La variété de cultivée à des fins essentiellement d’exportation est la Grande Naine ou Giant Cavendish, résistante aux tornades, au cycle de production court (9 à 10 mois) et au régimes de poids moyen important (35-40 kg).
L’accroissement spectaculaire à partir de 1959 fut la conséquence de l’implantation de planteurs en provenance de guinée.
De 1963 à 1980, le volume de production s’est stabilisé dans une fourchette de 120 à 140 000 tonnes par an.
Cette relative stagnation est consécutive, d’une part, à la difficulté de trouver de nouveaux débouchés et d’autre part, à la recherche de l’amélioration de la qualité notamment par le durcissement des normes de conditionnement et de création d’une marque unique IVORIA ;
Les sécheresses catastrophiques de 1971 et 1973 ainsi que les pluies diluviennes de 1975 ont aussi contribué à cette stagnation.
De 1980 à 1988/89, on a enregistré une régression des exportations (78 000 tonnes en 1983) alors que les objectifs du plan décennal 1980/89 étaient de 180 000 tonnes pour 1989.
Cette diminution est liée, en grande partie à l’organisation professionnelle (conditionnement par Sonaco, vente en pool n’incitant pas à la qualité), au manque d’encadrement technique, au manque de pluies, et au défaut de trésorerie. On assiste alors à la disparut ion de la quasi-totalité des petites plantations et des bananeraies marginales.
- Place dans l’économie
La côte d’Ivoire est le 2ème producteur africain et le 13e producteur mondial de ce fruit.
La filière banane représente 8 % du PIB agricole, 2 % du PIB national et emploie directement 8 à 10.000 personnes. Combinée avec l’ananas, la filière génère un chiffre d’affaire annuel de 145 milliards de FCFA.
Production
Superficie et typologie des exploitations
En 1997, la bananeraie ivoirienne occupait 10 000 ha avant de chuter à 6 000 en 1999 ; ce qui représente actuellement 4% de la superficie totale couverte pas le secteur fruitier (135 000 ha).
En général, on distingue deux types d’exploitation en fonction de la superficie : les petites exploitations ou et les grandes exploitations.
Les petites exploitations ou exploitations traditionnelles s’entendent en moyenne sur 100 ha. Ces petits planteurs sont affiliés pour la plupart à des coopératives pour le groupage, l’emballage et le transport de leur production destinée à l’exportation.
Les grandes exploitations ou exploitations industrielles s’étendent sur en moyenne 500 ha. Ce sont des exploitations dont la production intensive de bananes est essentiellement destinée à l’exportation. Elles appartiennent à des multinationales (SCB et BANADOR) qui disposent de moyens financiers et matériels suffisants pour assurer les meilleures conditions de production. Elles s’étendent en moyenne sur 500 ha.
Rendements et productions
Productions
La production annuelle de banane avoisine environ 230.000 tonnes.
De 1960 à 2003, la modification progressive du système d’accès préférentiel au marché de l’Union Européenne a eu les conséquences suivantes :
– instauration dès 1993, de quotas d’exportation par pays ACP qui a figé les exportations à un niveau de 115 000 tonnes sur une période de 6 ans alors que notre production était de 175 000 tonnes,
– suppression des quotas d’exportation depuis février 1999 obligeant les producteurs à accentuer les efforts de qualité, de productivité, de recherche de nouveaux marchés. Cela s’est traduit par la suppression des certificats d’origine qui offrent la liberté à l’importateur de changer à tout moment de fournisseur de bananes,
– à noter que la libéralisation totale du marché de l’UE est intervenu depuis le 1er janvier 2006 et mettra toutes les origines de bananes dans les mêmes condition de compétition.
C’est pourquoi, la production Ivoirienne s’est engagée dans un processus de compétition qui passe par :
– l’amélioration des techniques de production pour obtenir de meilleur rendement et une meilleure qualité (réhabilitation des infrastructures et équipements piste, électrification des sites de production, vitro plants, formation, main d’œuvre),
– la recherche d’économies d’échelle sur toute la chaîne de production et d’exportation visant ainsi la diminution du coût de revient,
– la production qui intègre des mesures visant à préserver l’environnement sanitaire (formation des travailleurs, traitements et recyclage des eaux,
– la poursuite des efforts d’amélioration du cadre de vie des employés (logement, équipement en eau et électricité.
Rendements
Le rendement moyen de 35 tonnes / ha
Du fait des efforts considérables de la filière (drainage profond enterré ou à ciel ouvert, chemin de câble, haubanage aérien, irrigation généralisée, etc.) et leur maîtrise technique pointue, les producteurs obtiennent un rendement net moyen exporté par hectare de 35 tonnes. (25 à 55 t ), ce qui place la cote d’ivoire parmi les pays performants dans ce domaine.
Zones de production
La production bananière se fait essentiellement au sud du pays, dans un rayon de 200 km autour d’Abidjan où se trouve le principal port de chargement (quai fruitier).
En réalité, trois régions émergent au plan national : il s’agit des régions du Sud comoé, des Lagunes et de l’Agnéby dont les productions sont complétées par celles des autres régions productrices du pays. Les villes correspondantes sont Niéky, Azaguié-Anyama, Abengourou, Aboisso-Ayamé-Akébi, Tiassalé, Dabou, etc.
Transformation
Produits de la transformation et quantités
La grande partie (90 %) de la banane douce produite en côte d’Ivoire est destinée à l’exportation. La banane est très peu transformée en Côte d’Ivoire.
Unités de transformation
Il n’existe pas d’unités de transformation de banane en Côte d’Ivoire.
Commercialisation
- Commercialisation intérieure
Les bananes dessert vendues sur le marché local proviennent des écarts de triages lors du conditionnement des fruits en stations. Elles sont vendues entre 30 et 40 FCFA /kg et représentent seulement 10 % de la production.
- Commercialisation extérieure
L’union Européenne est le principal destinataire des bananes ivoiriennes avec une part des exportations égales à 80%, soit 5% marché Européen.
Les principaux destinataires sont la France, le Royaume uni, la Belgique, les Pays bas et l’Allemagne. Mais la suppression du quota d’exportation de la banane des pays A C P sur le marché européen depuis Janvier 1999 oblige les producteurs ivoiriens à augmenter la qualité et la productivité. La sous-région Ouest africaine constitue par ailleurs un marché potentiel pour la commercialisation de la banane dessert qui reste quasi-inexploitée, à part le Sénégal qui reçoit de la banane dessert en provenance de la Côte d’Ivoire. En outre des tentatives sont faites en direction du marché Libyen.
A l’exportation, le prix de la banane est très fluctuant, variant de 200 à 600 FCFA /kg.
Malgré les difficultés du marché en termes de prix de vente, ce secteur reste néanmoins dynamique et participe au développement de la filière.
LIBERALISATION DE LA FILIERE ET PRIVATISATION DES UNITES AGRO-INDUSTRIELLES
- Rappel libéralisation / privatisation
La décision du gouvernement de réduire son emprise directe sur l’activité bananière en 1985 a offert à l’interprofession une liberté d’action.
Ainsi, à la faveur de la libéralisation de la filière fruitière sur la base du Plan Directeur de l’Agriculture (1992-2015), l’OCAB (Organisation Centrale des producteurs exportateurs d’Ananas et de Banane) est reconnue par l’Etat ivoirien comme étant l’organisation représentative de la filière ananas et banane.
En effet, les producteurs d’ananas, constamment liés à ceux de la banane, ont toujours éprouvé la nécessité de mettre en place une organisation commune en raison de l’affinité des deux produits en matière de débouchés, de transport et de réseau commercial.
Après la fédération des associations Bananières de cote d’ivoire (FASBACI) qui, en 1949, constituait le premier pas vers une organisation de la profession, sept regroupements de producteurs se sont succédés jusqu’en 1991 avant l’avènement de l’OCAB.
1 FASBACI (1949) Association
2 COBAFRUIT (1953-1966) Coopérative
3 COFRUCI (1966-1975) Coopérative
4 SICIFREL (1975-1978) Société d’Etat
5 COFRUITEL 1978-1986) Coopérative
6 CIAB (1986-mai 1991) Structure mixte
7 CRAB (juin 1991-septemvre 1991 Structure semi-etatique
8 OCAB depuis le 12 septembre 1991 Association
Le 12 septembre 1991 est crée l’Organisation Centrale des producteurs-exportateurs d’Ananas et de Banane (OCAB), une organisation civile privée régie par les dispositions de la loi n°60-315 du 21 septembre 1960 avec des statuts et règlements intérieurs lui donnant une personnalité juridique.
Le décret n° 92613 du 08 janvier 1992 et l’arrêté interministériel n°005 du 14 janvier 1992 ont consacré une libéralisation plus accrue dans le secteur ananas-banane sous l’impulsion des producteurs réunis au sein de l’OCAB.
Par décision MINAGRI N°1246 du 16 mars 1993, l’OCAB est reconnu comme étant une organisation représentative de la filière ananas et banane en cote d’IVOIRE.
Ayant pour vocation l’organisation des exportations et la promotion des ananas frais et des bananes vertes, les missions de l’OCAB sont les suivantes :
– Organisation de la production, du transport maritime et de la mise en marché des ananas, des bananes et des mangues en frais,
– Gestion du terminal fruitier,
– Organisation du contrôle qualité de fruit au départ avant embarquement et des agréages à l’arrivée sur les ports de débarquement,
– Gestion des opérations d’embarquement (manutention des fruits),
– Gestion du système de traçabilité de la plantation à la distribution (code-barre),
– Promotion des exportations et recherche,
– Promotion des exportations et recherche de nouveaux marchés,
– Représentation et défense des intérêts des producteurs en cote d’ivoire comme à l’étranger.
- Acteurs de la filière
Deux filiales de multinationales se partagent l’essentiel de la production bananière du pays : la SCB (Société de Culture Bananière, filiale de DOLE) contrôle 56 % des exportations de bananes et BANADOR, filiale du Groupe CHIQUITA, en contrôle 27 %. Le reste des exportations (17 %) est contrôlé par des producteurs locaux indépendants réunis au sein de l’OCAB.