Au terme de l’atelier de restitution de l’étude sur l’industrialisation de la filière bois dans les pays du bassin du Congo ce 13 septembre 2018 à Libreville, la Banque africaine de développement (BAD) a décliné les 10 axes et objectifs stratégiques qui devraient permettre la mise en œuvre du processus d’industrialisation de la filière bois dans le bassin du Congo à l’horizon 2030.
Cette stratégie se répartit en deux volets. Le 1er s’intéresse directement à la structuration industrielle de la chaîne de valeur qui part de la grume à la 3e transformation. Tandis que le second s’intéresse à l’environnement (juridique, fiscal, logistique, financier et énergétique) dans lequel cette transformation doit s’opérer.
De manière détaillée, ces 10 axes concernent :
– L’interdiction d’export de grume, premier axe stratégique permettant de sécuriser l’approvisionnement et de développer l’industrie locale ;
– Une augmentation des surfaces forestières. Elle doit se faire de façon durable et modulée selon les pays ;
– Un accroissement du taux de prélèvement de grumes en forêt qui devrait passer de 0.15ha / m3 / an à 0.30 ha / m3 /an à l’horizon 2030 ;
– Un changement de paradigme industriel ;
– Un renforcement du statut juridique et des règles de concessions forestières ;
– Une réduction des distorsions fiscales entre les pays. Il s’agit ici de penser à une harmonisation fiscale dans les pays du bassin du Congo. C’est également un argument de plus pour la mise en place de ZES (qui sont des instruments importants de mise en œuvre d’incitations fiscales destinées à attirer les investisseurs) ;
– Un renforcement des institutions et des législations. La question du renforcement des institutions permet de mettre en place un cadre propice au transfert de l’exécution opérationnelle et commerciale de la valorisation de la ressource bois au secteur privé. Des institutions de qualités permettront aussi d’assurer le contrôle et l’audit sur le terrain ainsi que d’éliminer des tracasseries et prédations qui mèneront vers une gouvernance exemplaire ;
– Un investissement dans les infrastructures logistiques et énergétiques. Le rapport identifie les besoins en infrastructures logistiques pour chacun des pays du bassin du Congo, ainsi que les besoins en infrastructures logistiques pour la mise en place des huit ZES, sans toutefois chiffrer ces investissements ;
– L’instauration d’un nouveau climat de confiance entre le secteur bancaire et les investisseurs forestiers et industriels du bois. Pour rappel le besoin total en investissement du secteur privé dans la filière bois a été chiffré à 3,3 milliards € pour le secteur de la 1ère transformation et 500 millions € pour les secteurs de 2e et 3e transformation ;
– Le rapport propose enfin, l’injection d’importants financements par des fonds d’investissement spécialisés et par les institutions financières locales.
Avec le nouveau gabon