Koffi N’Guessan : Ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle et de l’Apprentissage
Dans les arcanes feutrées de la République, il y a des hommes qui ne cherchent pas la lumière, mais qui laissent derrière eux des sillons durables. Koffi N’Guessan est de cette trempe. Né le 1er janvier 1955 à Affalikro, dans la région d’Abengourou, ce géographe devenu démographe a passé sa vie à forger, structurer et élever les fondations de l’intelligence technique et scientifique ivoirienne. Depuis le 6 avril 2021, il pilote avec rigueur et humilité le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage. Une mission presque naturelle pour cet homme que l’on pourrait surnommer « le sculpteur silencieux des cerveaux de demain ».
Son itinéraire universitaire épouse celui d’une vocation solide. Après une licence en géographie à l’Université de Cocody, il choisit de regarder la société à travers les chiffres. Il s’envole pour le Cameroun, à l’Institut de formation et de recherche démographiques (IFORD) de Yaoundé, où il obtient un Diplôme d’études démographiques (DED) en 1981. Plus tard, Paris l’accueille : il décroche un doctorat de 3e cycle en démographie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en 1993. Deux ans plus tard, il est nommé maître-assistant, première marche d’une carrière académique exemplaire.
Mais Koffi N’Guessan n’est pas un intellectuel de tour d’ivoire. Très tôt, il fait le choix de transmettre, de construire des institutions plutôt que de s’y installer. À l’ENSEA d’Abidjan, temple ivoirien de la statistique, il est d’abord enseignant-chercheur, puis directeur des études, avant de prendre les rênes de l’établissement en 1995. Il le dirigera pendant vingt ans. Une longévité rare, durant laquelle il transforme l’école en référence continentale. En parallèle, il est nommé en 2011 directeur général de l’Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny (INP-HB) de Yamoussoukro, qu’il conduira avec la même exigence jusqu’à son entrée au gouvernement.
Homme de chiffres, mais aussi de réseaux scientifiques, Koffi N’Guessan a occupé des postes clés dans les grandes organisations de la démographie et de la statistique africaine et mondiale : vice-président puis président de l’Union pour l’Étude de la Population Africaine, membre du Comité de pilotage du Programme de comparaison internationale de la Banque mondiale, du Conseil scientifique de l’INED à Paris, du projet Migration-AFD/IRD… Son empreinte se trouve aussi dans les politiques publiques de la population, de la formation, de la mobilité humaine. Partout où les données structurent les décisions, son nom résonne avec sérieux.
Mais c’est sur le terrain de la formation des jeunes Ivoiriens que son action s’enracine profondément. Depuis son arrivée au ministère en 2021, Koffi N’Guessan incarne une vision claire : faire de l’enseignement technique et professionnel un levier central pour l’inclusion, l’emploi et la compétitivité. Réhabilitation des centres de formation, rapprochement entre enseignement et besoin des entreprises, formation qualifiante pour les jeunes déscolarisés… Sa politique s’appuie sur des faits, des chiffres, mais surtout une conviction : l’avenir de la Côte d’Ivoire se construira avec des mains aussi habiles que des esprits éclairés.
Homme de savoir autant que de reconnaissance, il a été décoré à de nombreuses reprises : Chevalier de l’Ordre National de Côte d’Ivoire (1987), Chevalier des Palmes Académiques françaises (2002), Commandeur de l’Éducation Nationale (2008), Officier de l’Ordre National (2016), et Docteur Honoris Causa du Conservatoire national des arts et métiers de Paris.
Koffi N’Guessan n’est pas de ceux qui monopolisent les tribunes. Il préfère les bancs de l’université, les laboratoires d’idées, les comités d’experts. Mais dans un pays où la jeunesse cherche des repères, sa voix posée, sa méthode rigoureuse et sa vision structurante en font un des artisans les plus précieux du développement ivoirien. Un bâtisseur sans fracas, un ministre d’avenir au service du présent.