Président du Club Afrique 2030 et récemment distingué comme Young Global Leader par le World Forum, Khaled IGUE est l’une des personnalités en pleine ascension de la diaspora africaine de France. Pour cet ingénieur de formation qui a grandi dans une famille altruiste et qui veut redonner sa « grandeur » à l’Afrique, le Forum des Diasporas du 22 juin présente bien des aspects positifs, en résonance avec son propre engagement.
« Avec ce forum, c’est la première fois que l’on reconnaît publiquement et symboliquement le rôle de vecteur de l’intégration qu’assument les diasporas ! Et qu’elles aussi sont créatrices de valeur ! »
Enthousiaste, Khaled IGUE a accepté d’emblée de s’associer au projet du #FDDA. Il participe au Conseil d’orientation, qu’il fait profiter de son expérience de déjà six ans de président fondateur
de son cercle de réflexion, le Club 2030 Afrique. « J’ai notamment suggéré de porter une grande attention à l’innovation. Car je suis d’une génération qui n’imagine plus que l’on puisse concevoir des politiques publiques sans recourir aux nouvelles technologies du numérique, et à la transversalité qu’elles autorisent dans l’approche des réalités complexes. »
Titulaire d’un double diplôme d’ingénieur en génie civil – de l’INSA Paris et de l’Illinois Institute of Technology de Chicago – ainsi que de deux mastères, de Université de Paris I Panthéon-Sorbonne et de Sciences Po Paris (en économie et en politique publique), Khaled IGUE est ce que l’on appelle encore volontiers « une tête bien faite »…
Ainsi son Club 2030 Afrique se distingue-t-il de bien d’autres laboratoires d’idées par son niveau d’exigence, car il « entend répondre aux besoins de réflexion et d’échange qui se font particulièrement sentir dans un contexte où les problématiques de bonne gouvernance financière, de croissance économique durable et de développement humain constituent des enjeux majeurs », lit-on sur le site du Club Afrique 2030.*
Le Club 2030 Afrique veut accompagner les acteurs du développement
« Notre ambition depuis la création du club en 2012, c’est d’accompagner les acteurs du développement, notamment les gouvernements, la société civile et les entreprises dans le processus d’émergence, souligne Khaled IGUE.
Aujourd’hui, les politiques publiques que nous développons sur le Continent ne suffisent pas à atteindre l’émergence que nous souhaitons à l’horizon 2030. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai créé le Club Afrique 2030. »
Voilà pour la part de rationalité indiscutable et, certes, tout à fait légitime de l’engagement. Mais Khaled IGUE, arrivé en France à 18 ans pour intégrer une classe prépa, n’a pas oublié le petit garçon né au Bénin : « J’ai grandi dans une famille qui a toujours aidé ses proches, famille, amis, voisins du village… Mon père et ma mère, tous deux ingénieurs agronomes, sont rentrés au pays après avoir fait leurs études à Kiev, Moscou et Paris. Ils avaient la volonté de rapporter leur savoir au Bénin. Chez nous, ceux qui ont un peu se doivent d’aider les autres… ».
Riche de cette tradition familiale, Khaled IGUE n’a pas eu besoin de « déclic » particulier pour se lancer dans la création du Club 2030 Afrique, cela lui est « venu naturellement, pour rester en contact avec le Bénin et l’Afrique », dit-il.
Depuis, il persévère sans discontinuer, toujours au pas de course entre deux avions pour porter d’un continent à l’autre le plaidoyer qui est le sien : « Accompagner les autres, aller au-delà des lignes, rétablir la grandeur du Continent. »
« L’entreprise sera pour l’Afrique la solution du XXIe siècle »
Il se dépense ainsi sans compter pour sa cause, jonglant avec son emploi du temps. En avril dernier, par exemple, on l’a vu participer au Forum économique africain de Tunis, plaidant pour que « les PME africaines se regroupent par pays pour former des champions. Car aujourd’hui, explique-t-il, alors que l’Afrique dépense 65 milliards de dollars par an pour ses infrastructures, la plupart des grands projets sont remportés par les entreprises occidentales ou chinoises. On peut considérer que c’est normal, car il faut de la technologie et de l’expertise pour réaliser ces grands travaux, comme les autoroutes, les aéroports, ou autres grands ouvrages d’art…
Mais ce que je souhaite et préconise, c’est que les PME africaines se regroupent par pays pour former des champions sous-régionaux ou régionaux. Ce n’est qu’à cette condition que les entreprises africaines pourront absorber une part des investissements dans les grandes infrastructures. Donc je milite pour une intégration économique et entrepreneuriale. C’est la solution. »
Deux jours après son passage à Tunis, on le retrouvait de bon matin à la CCI de Paris Île-de-France, témoignant de son engagement à la conférence de presse de lancement du #FDDA, et saisissant cette occasion pour faire partager à AfricaPresse.Paris un autre de ses credo : « Je suis convaincu que l’entreprise sera pour l’Afrique la solution du XXIe siècle. Les gouvernements et les institutions ont atteint leurs limites, ils ne peuvent plus créer d’emplois. Seule l’entreprise va permettre aux 700 millions d’Africains de moins de 25 ans – plus de la moitié de notre population totale actuelle de 1,2 milliard de personnes – de créer leur propre activité, leur propre emploi. L’entreprise représente véritablement la solution. »
C’est pour cela aussi que Khaled se réjouit que le Forum des diasporas du 22 juin permette de montrer « des exemples de réussites entrepreneuriales qui, je l’espère, feront rêver les jeunes générations et les inciteront à prendre elles aussi des initiatives ! »
Et dans une ultime confidence, il fait mine de s’étonner de constater : « En fait, je suis l’un des bâtisseurs de notre maison commune. C’est pour cela que je suis devenu ingénieur… Construisons aujourd’hui l’Afrique de demain : c’est le slogan de notre Club 2030 Afrique que je propose en partage à tous les Africains ! »
Avec AfricaPresse.Paris