L’ancien opposant kényan Raila Odinga a été nommé haut-représentant de l’Union africaine pour le développement des infrastructures. C’est ce qu’a annoncé samedi 20 octobre Moussa Faki Mahamat, le président de la commission de l’UA. Cette nomination vient confirmer des rumeurs qui couraient dans le pays depuis la poignée de main entre Raila Odinga et Uhuru Kenyatta en mars dernier, poignée de main qui avait mis fin à des mois de tensions entre les deux hommes et leurs soutiens suite aux deux élections présidentielles de 2017.
Selon le communiqué de l’Union africaine, Raila Odinga aura pour mission de faciliter le développement d’autoroutes ainsi que des lignes de train à grande vitesse sur le continent. Un poste qui semble récompenser l’ancien Premier ministre pour avoir accepté de mettre fin aux tensions qui minaient le pays suite aux élections de 2017. A ce moment, l’opposant historique ne reconnaissait pas la victoire d’Uhuru Kenyatta et s’était autoproclamé président du peuple.
Mais deux mois plus tard, à la surprise générale, les deux hommes annonçaient leur réconciliation. Depuis, les spéculations allaient bon train au sujet des tractations derrière ce retournement de situation. L’idée de la poignée de main était de trouver une fonction honorable pour Raila Odinga. On y est, assure aujourd’hui un diplomate.
Pour le chercheur Nic Cheeseman, cette nomination est d’autant plus logique qu’elle donne à Raila Odinga un statut et un salaire acceptable. Et ce au niveau international, là où il ne peut représenter une menace pour Uhuru Kenyatta. La poignée de main semble donc avoir porté ses fruits, en soignant l’image des deux hommes sur la scène internationale. Cette semaine, ils ont reçu le prix 2018 de la Paix en Afrique décerné par le Parlement britannique. Mais au Kenya, les réformes promises en mars dernier, qui devaient réconcilier la nation à long terme se font toujours attendre.
Avec RFI