A la surprise d’une majorité des observateurs de la finance kényanne, la Kenya Central Bank (banque centrale) a baissé de 0,5 point de pourcentage le principal taux d’intérêt auquel elle refinance les banques, le faisant passer de 10% à 9,5%. L’institution d’émission a expliqué sa décision, par le besoin de doper la croissance dans un contexte d’inflation qu’elle juge assez maîtrisée.
Cette décision vient réjouir les débiteurs (personnes ayant emprunté de l’argent) des banques, car il paieront un maximum de 13,5% d’intérêt sur leurs emprunts, au lieux de 14% précédemment. En effet, une loi introduite en 2017 limite le taux d’intérêt applicable aux prêts bancaires à 4% au dessus du taux de la banque centrale. Les banques seront moins ravies. Au pire des cas, elles espéraient, que la banque centrale relève ses taux, après des discussions entre le gouvernement et le Fonds Monétaire International.
La CBK qui techniquement est indépendante, a dû tenir compte de d’autres considérations dans la prise de sa décision. Le Kenya commence à s’endetter massivement et a besoin de relancer sa croissance économique pour lui permettre de respecter ses engagements. En synthèse, la banque centrale a indiqué que son choix vise à réduire les coûts financiers pour les entreprises et les ménages. Même si cela crée des désagréments, l’institution espère ainsi relancer la consommation et l’investissement, deux moteurs essentiels de l’amélioration du produit intérieur brut.
La réaction des banques est à suivre. Pour celles qui ont déjà publié leurs comptes, les revenus d’intérêts ont connu un niveau qui était soit stable, soit en baisse, en raison justement de la limitation des taux d’intérêt. Les banques estiment qu’elles ne se sentent plus en sécurité d’accorder d’important crédits car la prise de risque n’est pas suffisamment rémunérée.
Malgré ces critiques, la banque centrale persiste et note que l’encours des crédits aux secteurs productifs a connu une progression à deux chiffres. Elle espère aussi que la tendance haussière se poursuivra. Les banques s’étaient rabattues sur les emprunts du gouvernement pour stabiliser leurs revenus, mais la forte concurence et les emprunts sur les marchés internationaux ont aussi fait baisser les taux d’intérêt sur les titres publics.
Avec agenceecofin