La compagnie aérienne Kenya Airways a fortement réduit ses pertes au cours de son exercice annuelle 2016, s’achevant le 31 mars 2017. De 29,7 milliards de shillings kényans (Ksh), ses pertes ont été ramenées à seulement 9,2 milliards de Ksh (88,3 millions $).
Bien que le nombre de passager transportés sur la période (4,5 millions) ait augmenté de 5,4% par rapport à l’exercice précédent, son chiffre d’affaires a baissé de 8,5%, à 106,3 milliards de Ksh (1 milliard $). La compagnie a décidé de sortir de sa flotte des Boeing 777, gros porteur mais très consommateurs de carburants, pour les remplacer par des Boeing 738.
Des arbitrages difficiles
Techniquement cela a entrainé deux types de conséquences. La baisse du nombre de sièges offert par kilomètre qui s’est couplée à la baisse des rendements par passagers en raison de la concurrence qui lui livre notamment Ethiopian Airlines. La deuxième conséquence est celle de la réduction des capacités de fret, qui a négativement impacté les revenus (-15% sur ce segment).
Malgré ces différentes situations, le transporteur qui compte dans son actionnariat le groupe Air-France KLM a réalisé pour la première fois depuis trois ans, un résultat d’exploitation positif à 897 millions de Ksh, contre une perte de 4 milliards de Ksh en 2016. Elle a surtout tiré avantage de la réduction de ses charges, notamment celles liées à la maintenance des appareils.
Toutefois, malgré ses efforts de réduction, ses autres charges non spécifiées, sont demeurées à 11 milliards de Ksh (22 milliards de Ksh en 2016).Le marché financier de Nairobi où le transporteur est coté continue pour sa part, de sanctionner une société qui ne crée pas suffisamment de valeur. Sa capitalisation a de nouveau baissé sur la période.
Les dirigeants de Kenya Airways ont indiqué vouloir engager des discussions avec les partenaires financiers, afin de maintenir la stabilité financière. Les intérêts payés sur les emprunts (7,9 milliards de Ksh), ont effectivement été le poste de sortie de trésorerie le plus important de la période. Malgré une trésorerie en hausse à un peu plus de 9 milliards de Ksh, la compagnie débute l’année 2017, avec un besoin de fonds de roulement de 44,6 milliards de Ksh.
Le polonais Mikosz rappelé à la rescousse
La compagnie aérienne, en juillet 2016, a annoncé un plan d’optimisation de ses fonds propres. «Dans le cadre de ce processus, la société a engagé tous ses acteurs financiers sur une base continue pour assurer une compréhension et un alignement complets sur ses objectifs, et pour obtenir leur soutien dans la restructuration du bilan», a déclaré M. Michael Joseph, le président du conseil d’administration de la compagnie.
Il a aussi remercié son directeur général, après seulement deux ans et demi de travail. Ses efforts ont produit des résultats, mais pas assez au goût des investisseurs.
Le groupe a fait appel à Sebastian Mikosz, un vétéran de l’aviation qui semble un habitué des compagnies en détresse. Avant Kenya Airways, le polonais a travaillé à secourir la compagnie aérienne polonaise Plot, qui sortait elle aussi de cinq années de pertes. Il prendra ses fonctions dès le 1er juin.
Avec agenceecofin