Privilégiant pour l’heure les parts de marché à la rentabilité, la plateforme panafricaine de vente en ligne aligne un nouvel exercice négatif.
A l’image de son grand frère et modèle américain Amazon, longtemps déficitaire, l’entreprise panafricaine de e-commerce Jumia multiplie les années dans le rouge. Diffusés dans un communiqué vendredi, depuis le siège continental de Lagos, les résultats de l’exercice 2017, ne font pas exception. Les ventes de la plateforme de vente en ligne ont beau ainsi avoir progressé de 11% en 2017 (à 93,8 millions d’euros), ses pertes ne s’en sont pas moins accrues, le déficit brut d’exploitation atteignant 120 millions d’euros, contre 91,3 millions d’euros un an plus tôt.
Une situation qui ne semble cependant pas affecter l’optimisme de deux PDG-fondateurs de la société, Sacha Poignonnec et Jeremy Hodara. « Nous avons fait de grands progrès en 2017 avec une croissance significative de nos activités. Cette croissance démontre la vitalité de nos activités et l’adoption croissante du e-commerce par les consommateurs africains », se sont ainsi félicités les deux dirigeants français, cités dans le communiqué.
La jeune entreprise, qui dispose sur ses sites de plus de 5 millions de produits à la vente, revendique du reste une progression de plus de 40% du volume de produits échangés sur ses sites, pour une valeur globale ayant dépassé les 500 millions d’euros en 2017. « Une évolution rapide du chiffre d’affaires (multiplié par 10 depuis 2013) et qui témoigne d’une stratégie de conquête rapide de parts de marché au détriment de la rentabilité », explique Lionel Nsabimana, analyste à la société de bourse CDH Capital, à Kigali. Reste à savoir si les principaux actionnaires de l’entreprise (MTN, Goldman Sachs, Orange, Axa)- non cotée en bourse- auront la patience d’attendre un hypothétique retour sur investissement.
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