Le campus des “Jeunes Rep'” devait se tenir le 3 septembre. Il est avancé aux 27 et 28 août, dates choisies par Juppé et Fillon pour partir en campagne…
Coïncidence ? Initialement prévu le 3 septembre à Marseille, le campus des Jeunes Républicains se déroulera finalement le week-end du 27 et 28 août, au Touquet, révèle Le Parisien. Motif invoqué par la jeune garde des Républicains : des raisons de sécurité. Trois semaines seulement après l’attentat de Nice, ils redoutent des incidents à Marseille. “Un campus régional devait justement se tenir au Touquet, il est apparu tout naturel de s’y rabattre”, explique Geoffrey Carvalhinho, le secrétaire général des Jeunes Républicains et proche du futur candidat Sarkozy.
Un chèque de 100 000 euros du parti
Ça tombe bien, le week-end en question devrait correspondre peu ou prou à l’annonce officielle de la candidature du patron des Républicains pour la primaire de la droite et du centre. Il a assuré qu’il mettrait un terme au suspense après la fin des Jeux olympiques de Rio, le 21 août. Et quelle meilleure tribune pour l’ancien président qu’un rassemblement médiatique de ses jeunes partisans pour un premier discours en tant que candidat ?
Surtout que cette année, le parti de Nicolas Sarkozy a été particulièrement généreux avec ses poulains. Une enveloppe de 100 000 euros a été allouée au rassemblement des “Jeunes Rep'”, détaille Le Parisien. En comparaison, l’année dernière, la nouvelle génération n’avait eu droit qu’à un “maigre” chèque de 15 000 euros de la part de ses aînés. Les Jeunes Républicains prévoient donc de mettre les petits plats dans les grands pour cette édition 2016.
Juppé et Fillon en difficulté
Naturellement, dans le camp des adversaires, on crie aux magouilles. “C’est profondément scandaleux”, s’indigne Matthieu Ellerbach, le président des Jeunes avec Juppé. “Encore une fois, Nicolas Sarkozy donne dans la confusion des genres et mélange moyens du parti et desseins du candidat. Moralement, c’est très discutable”, dénonce-t-il auprès du Parisien. Même son de cloche dans la team Fillon : “Les Français en ont marre, de ce genre d’agitation”, soupire le député Jean-François Lamour, un des soutiens du député de Paris.
Dans le camp sarkozyste, on fait l’autruche. “On n’est en aucun cas responsables de ça. Il n’y a aucune volonté de saborder quoi que ce soit, ça serait grotesque”, se justifie un proche de l’ancien président. Idem du côté des Jeunes Républicains. “Ce n’est absolument pas partisan. François Fillon peut tout à fait venir samedi, comme Juppé dimanche”, avance Geoffrey Carvalhinho. On doute qu’ils les acceptent, mais au moins, les invitations sont lancées.