Laurence, mariée et mère de deux enfants, aime secrètement son patron. Sur les conseils du coach, elle finit par lui avouer ses sentiments… Et prend une veste qui lui remet les idées en place.
Cupidon joue les trouble-fête au bureau! Laurence, une jolie jeune femme bru ne, est tombée amoureuse de Jérôme. Problème n° 1: elle est mariée et mère de deux enfants. Problème n° 2: Jérôme est le patron de la société où elle vient d’être embauchée. D’ailleurs, à y regarder de plus près, si elle a accepté ce poste de DRH au sein d’une PME spécialisée en parapharmacie, c’est en partie parce qu’elle a été trou blée par le charisme de ce quadra. «Il dégage vraiment quelque chose de spécial», s’est-elle d’abord dit. Puis, au fil des journées passées à travailler ensemble, de la complicité entre eux est née, une proximité s’est installée et elle ressent à présent une véritable attirance sexuelle.
Flamme dévorante. Alors que, d’un côté, Laurence subit l’usure de son couple, de l’autre, elle côtoie au quotidien l’exact opposé de son mari: un homme au charme fou, calme, parlant facilement de ses problèmes personnels et mettant en avant ses capacités relationnelles plutôt que sa testostérone. L’attirance se transforme bientôt en amour et cela a le don de la mettre mal à l’aise. «Comme je prends plaisir à être au bureau où je sais que je vais retrouver Jérôme, j’y arrive très tôt le matin et, le soir, j’en repars le plus tard possible. Je me montre totalement disponible, y compris pendant les week-ends et les vacances, n’hésitant pas à le prendre au téléphone et à lui consacrer du temps. Quand mon mari râle, je lui explique que je n’ai pas le choix: je suis en période de prise de poste et bien payée de surcroît. Du coup, il se tait. C’est horrible, je me sens coupable, mais c’est plus fort que moi: plus je me dis que ce que je ressens est mal, plus j’éprouve des sentiments forts.» Elle se trouve toutefois dans une impasse: déclarer sa à Jérôme lui semble tout aussi impossible que de quitter son mari.
Besoin d’être rassurée. Laurence me raconte ses expériences passées avec les hommes. Au fil de ses propos, un élément récurrent apparaît en pleine lumière: «J’ai toujours voulu sentir que j’étais importante pour eux: avec mon père, avec mes petits amis successifs, puis avec mon mari. Et, à présent, avec mon patron.» Elle éprouve sans cesse le besoin d’être rassurée. «Auprès de Jérôme, ce besoin se trouve pleinement satisfait.» Bref, elle l’idéalise et c’est pour cette raison qu’elle en est tombée amoureuse.
Passage à l’acte impossible. Plutôt que de chercher une solution à ce problème, je demande à Laurence ce qui est important pour elle. Sans hésitation, la jeune femme me répond: «Je veux continuer à travailler dans cette entreprise et je veux pouvoir être honnête avec les gens que je côtoie.» Selon moi, elle n’a d’autre solution que de révéler ses sentiments à son patron. Si la situation actuelle perdure, elle risque de devenir malheureuse, irritable et angoissée, ce que ne manqueront pas de remarquer ses collègues. Cela risque de les faire jaser. Et si elle passe à l’acte avec Jérôme, les histoires d’amour interdites finissant mal en général, son avenir en tant que salariée de l’entreprise est compromis. Surtout, elle devra mentir à son mari et à ses enfants et cela lui serait insupportable. Mais voilà Laurence ne peut pas se résoudre à avouer son amour à Jérôme: «il va être terriblement déçu et penser que je suis une fille facile. Peut-être va-t-il me licencier pour se débarrasser du problème.»
Exigence de sincérité. Elle doit absolument sortir de ce mode de pensée dichotomique (c’est tout ou rien: si je parle, il va m’en vouloir, donc je me tais) et s’efforcer de développer sa flexibilité mentale. Je parviens à la persuader que, si elle s’exprime avec sincérité, elle sera non pas rejetée, mais comprise. Puis je l’aide à trouver les bons mots pour formuler ses sentiments.
Aveu libérateur. Lorsqu’elle se sent enfin prête, Laurence se jette à l’eau et avoue tout à son supérieur: «Jérôme, j’éprouve des sentiments très forts pour toi. J’ai été touchée par ta personnalité et il faut que tu saches que cela a beaucoup affecté mes relations avec mon mari. Je n’ai pas osé t’en parler plus tôt car j’avais peur que tu le prennes mal mais je veux rester dans l’entreprise, j’apprends beaucoup à ton contact.» Las, Jérôme ne partage pas ses sentiments. «Il m’a même assuré qu’il était très amoureux de sa femme et qu’il n’avait jamais cherché à me séduire, raconte Laurence. Bien sûr, cela a été une vraie gifle, mais, en même temps, je me sens soulagée, car il s’est montré positif. Il a trouvé cela flatteur et m’a juré que cela n’aurait aucune conséquence sur notre travail.»
Reconstruire sur des bases saines. Bien entendu, l’amour de Laurence pour son patron n’a pas cessé du jour au lendemain. Mais le fait de parler a permis à la jeune femme d’arrêter d’être tourmentée par ses sentiments. Et, avec le temps, la situation s’est apaisée. Elle a retrouvé une admiration purement professionnelle pour Jérôme, sa mise au point ayant même engendré un respect plus profond entre eux. Et elle en a profité pour appliquer la même méthode à son couple: elle a expliqué à son mari qu’elle ressentait un malaise, ils en ont discuté longuement et ils sont aujourd’hui en train de reconstruire leur union sur des bases plus saines et sincères. Quant à ses collègues, ils ne se sont jamais douté de rien: l’histoire avec Jérôme s’est arrêtée juste à temps et ils ont mis le zèle et l’enthousiasme de Laurence sur le compte de son arrivée dans un nouveau job.
Sexe au bureau : l’effet clic-clac
Si 31% «seulement» des salariés français disent avoir déjà eu une aventure ou vécu une relation amoureuse au bureau (OpinionWay, 2011), leurs homologues américains semblent avoir les coudées plus franches: 54% avouent avoir succombé à la tentation avec un(e) collègue. Parmi eux, 14% disent avoir couché avec leur patron(ne) et 35%, avec un(e) subalterne (étude Business Insider, mai 2013). Retour dans l’Hexagone: 55% des salariés ayant eu une relation amoureuse sur leur lieu de travail considère que celle-ci a eu un impact positif sur leur carrière. Vive la promotion canapé!
Avec capital