La fille de Donald Trump est soupçonnée de conflit d’intérêts en Chine, alors que son père a mis de l’eau dans son vin dans le cadre de son bras de fer commercial avec le géant asiatique.
Des documents chinois officialisant l’attribution des marques ont été rendus publics par l’association américaine anti-corruption Citizens for Responsibility and Ethics in Washington (Crew). Selon elle, ces autorisations “soulèvent des questions éthiques potentielles”. Une sixième marque a bénéficié d’une reconnaissance préliminaire le 6 mai, d’après Crew. Les demandes avaient été déposées en mars 2017. Elles donnent à l’entreprise d’Ivanka Trump les droits d’utilisation en Chine de produits griffés à son nom, des tapis de bain aux vêtements, en passant par des couvertures pour bébé, selon la même source.
Ivanka Trump est conseillère de son père. Mais elle continue de bénéficier des ventes des produits de sa société, dont une part non négligeable sont fabriqués par des entreprises chinoises. Sa compagnie détenait déjà plus d’une dizaine de marques en Chine. Et plusieurs demandes sont en cours, affirme Crew. L’administration Trump avait imposé mi-avril aux firmes américaines une interdiction d’exporter des composants électroniques cruciaux à ZTE, qui emploie quelque 80.000 personnes.
La décision était officiellement une mesure de rétorsion, Washington accusant l’entreprise d’avoir violé les embargos commerciaux contre l’Iran et la Corée du Nord. ZTE avait dû cesser l’essentiel de ses activités et sa survie était menacée. Mais à la surprise générale, Donald Trump avait annoncé le 13 mai sur Twitter travailler avec le président chinois Xi Jinping afin de permettre à l’entreprise de télécoms de reprendre ses activités.
Le président américain dénonce inlassablement des pratiques commerciales chinoises qu’il estime “déloyales”. Il a renforcé cette année sa pression sur Pékin, menaçant d’imposer des droits de douane sur jusqu’à 150 milliards de dollars de produits importés de Chine. Son changement soudain de position sur le dossier ZTE a été accueilli avec perplexité à Washington. Et lorsque Donald Trump a finalement indiqué vendredi avoir trouvé un accord pour régler le contentieux ZTE, il a provoqué la colère d’élus du Congrès, démocrates ou même républicains.
Avec capital