Près de 6 000 participants ont répondu présent au premier sommet humanitaire mondial organisé par l’ONU à Istanbul, dans le but d’améliorer la réponse aux crises humanitaires, provoquées par les conflits ou le réchauffement climatique.
C’est une réunion inédite qui s’est ouverte à Istanbul, lundi 23 mai. Quelque 6 000 personnes – dirigeants et représentants d’ONG du monde entier – sont réunies enTurquie pour le premier sommet humanitaire mondial, parrainé par les Nations unies. Objectif : améliorer la réponse aux crises humanitaires provoquées par les conflits ou le réchauffement climatique.
Une tâche qui “n’est pas aisée”, selon le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Avec environ 60 millions de déplacés et 125 millions de personnes ayant besoin d’assistance dans le monde, de nombreux acteurs du secteur, États, organisations non gouvernementales et entreprises, estiment que le système humanitaire actuel est à bout de souffle et a besoin d’être repensé d’urgence.
“Jamais, depuis la Seconde Guerre mondiale, autant de personnes n’avaient été forcées de quitter leur foyer, a déploré Ban Ki-moon à l’ouverture du sommet. Nous sommes ici pour façonner un avenir différent”, a-t-il ajouté.
Le choix d’Istanbul pour accueillir ce sommet inédit est aussi symbolique que controversé. La Turquie accueille 2,7 millions de Syriens mais plusieurs ONG accusent Ankara, qui dément, de renvoyer des Syriens dans leur pays en guerre.
Engagements non contraignants et scepticisme des acteurs du secteur
Les engagements pris à ce sommet ne seront toutefois pas contraignants, ce qui a suscité le scepticisme de bon nombre d’acteurs de l’humanitaire. Anticipant une “déclaration de bonnes intentions” et aucune avancée concrète, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) a même décliné l’invitation.
Mais les organisateurs se voulaient résolument optimistes, avec à cet égard une cérémonie d’ouverture rythmée à laquelle a notamment pris part l’acteur Daniel Craig. L’interprète de James Bond a exhorté les responsables présents à se garder des “phrases creuses” qui ne seraient pas suivies d’actes.
Le sommet de deux jours veut engendrer une série d’actions et d’engagements pour éviter les conflits, faire respecter le droit international humanitaire et garantir des sources de financement stables pour les projets humanitaires.
“Très souvent, des promesses de dons sont faites, mais l’argent ne suit pas”, a déploré la chancelière allemande Angela Merkel. “Cela doit cesser”.
Hôte du sommet, le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à “prendre ses responsabilités”. “Le système actuel a des insuffisances […], le fardeau n’est porté que par certains pays”, a-t-il déploré, rappelant que son pays accueillait environ trois millions de réfugiés.
Malgré tout, les participants, dont de nombreuses ONG de petite ou moyenne taille en première ligne des crises humanitaires, espèrent que le sommet donnera au moins un élan dans la bonne direction.
Avec AFP