Environ deux millions de musulmans s’apprêtent à se rendre à la Mecque pour effectuer le pèlerinage (le hajj) et y fêter le jour de l’Aïd el Kébir. Alors que les premiers départs pour l’Arabie saoudite sont prévus fin août, une logistique hors norme se met en place pour accueillir les fidèles durant une trentaine de jours. Derrière le devoir religieux, se cachent des chiffres astronomiques.
Cette année comme l’année précédente, ce sont deux millions de musulmans qui se rendront à La Mecque en pèlerinage pour accomplir l’un des cinq piliers de l’islam. Les fidèles partiront d’environ 180 pays à destination de l’Arabie saoudite. Le pays hôte définit lui même le nombre de pèlerins autorisés à effectuer le pèlerinage en accordant à chaque pays musulman un quota précis équivalent à 1% de sa population totale.
Mais depuis 2013, l’Arabie saoudite a réduit de 20% le quota annuel de pèlerins étrangers autorisés et de 50% celui des Saoudiens en raison des travaux entrepris pour agrandir la mosquée de la Mecque. Une fois les travaux achevés, la mosquée, qui peut déjà accueillir simultanément 1,5 million de fidèles, devrait pouvoir en recevoir 5 millions.
Le tourisme religieux qui a lieu au moment de l’Aïd el Kébir fait de l’Arabie saoudite une destination touristique majeure. Le pays qui doit mettre en place d’impressionnants moyens pour accueillir à la même période tant de fidèles a également su en tirer des avantages et faire du hajj un business lucratif.
D’une année à l’autre, de nombreux hôtels sont détruits et d’autres construits avec boutiques de luxes et vastes salles de prières. Les souvenirs et les marchandises comme les tapis de prière – importées de Chine – sont revendues aux pèlerins, générant de très gros chiffres d’affaires.
Soldats, policiers, caméras de surveillance… le pèlerinage s’effectue sous haute vigilance. Au plan sanitaire également, les autorités qui voient affluer des millions de fidèles doivent se préoccuper de la salubrité publique et notamment de la question des déchets. La présence de médecins et d’infirmiers est primordiale pour les autorités qui craignent à chaque saison de nouveaux cas affectés par le coronavirus. De plus, le hadj est souvent marqué par la mort de nombreux fidèles comme en 2006 où 360 personnes ont été écrasées lors d’une bousculade. Toute la logistique désormais mise en place permet une meilleure gestion des foules.
Les jours précédant le sacrifice sont les plus emblématiques pour les fidèles. Ils effectuent quasiment en même temps les mêmes rituels.
Le premier jour, ils font sept fois le tour de la Kaaba, la mosquée sacrée, sept allers-retours entre Safâ et Marwah (deux petite collines) et s’abreuvent de l’eau de Zem Zem. La veille de l’Aïd el Kébir, ils sont deux millions à se rendre sur la montagne Arafat, à 20 kilomètres de la Mecque, un voyage effectué par beaucoup à pied. Le lendemain, un million de moutons sont sacrifiés.
Les autorités saoudiennes qui se chargent de l’abattage procèdent également à la redistribution de la viande aux plus nécessiteux en-dehors du royaume. Les pèlerins, quant à eux, se rendent à Mina, où ils procèdent au rituel de la lapidation de Satan. Chaque pèlerin jette sept pierres ramassées la veille, puis recommence avec 21 pierres les deux jours suivants.
Le pèlerinage obligatoire qui dure en soi trois à quatre jours est prolongé par la grande majorité des fidèles, qui passent 30 à 40 jours en terre sainte et visitent également la ville de Médine, notamment.
Avec Jeune Afrique