La diaspora et le numérique : facteurs de développement du continent africain
La diaspora africaine est une population qui résulte du commerce triangulaire du XVIème siècle. Elle correspond à la continuelle émigration de la population à l’extérieur du continent. Aujourd’hui, la commission de l’Union Africaine la définit comme étant “des personnes d’origine africaine vivant hors du continent africain, qui sont désireuses de contribuer à son développement et à la construction de l’union africaine, quelles que soient leur citoyenneté et leur nationalité”.
La diaspora africaine conserve un lien culturel, affectif et financier fort avec son continent d’origine. Alors qu’elle peinait à trouver les moyens de renforcer son implication dans le développement du continent et à conserver des relations avec leurs familles d’origine, aujourd’hui elle connaît de profondes mutations amplifiées par la révolution numérique. Grâce aux outils du numérique, la diaspora africaine développe aujourd’hui des solutions disruptives au service de l’Afrique, de manière à avoir de l’impact social, économique et environnemental.
La diaspora : pilier du développement de l’Afrique
Aujourd’hui, la diaspora est un pilier du développement du continent africain en devenant son principal contributeur. En effet, les transferts d’argent des expatriés vers leur pays d’origine n’ont cessé d’augmenter ces dix dernières. En 2016, plus de 60 milliards de dollars ont été transféré vers le continent africain, contre 44,3 milliards en 2007, soit une hausse de 36%. (Source 2) Le numérique a notamment renforcé les liens entre les populations.
Les réseaux sociaux et messageries instantanées tels que Facebook, Whatsapp ou Skype permettent aux différentes populations d’être continuellement interconnectées. Ainsi, la diaspora africaine reste informée des défis et des difficultés traversés par leur pays d’origine et peut être plus proche de la réalité. Grâce au digital qui leur apporte une véritable voix, elle n’est plus seulement un observateur mais un acteur à part entière. Dorénavant, elle peut apporter sa contribution dans des services tels que la santé, l’éducation et/ou être à l’origine d’innovations qui répondent à des besoins concrets.
De nombreuses initiatives technologiques actuelles en sont d’ailleurs la preuve. La start-up Africa mobile par exemple, met en interaction les autorités africaines avec les citoyens. La plateforme de crowdfunding Afrikwity accompagne la croissance du continent africain, en permettant notamment à la diaspora africaine d’investir dans les entreprises qui se développent en Afrique. La start-up Niokobok et la start-up Afrimarket, quant à elles, permettent à la diaspora africaine de faire livrer à distance des produits aux populations locales.
Grâce à la révolution numérique, la diaspora africaine peut s’engager davantage dans l’accompagnement des start-ups africaines, la mise à disposition du réseau de la diaspora, l’investissement (en temps et en argent) au sein des start-ups technologiques, la création de partenariats internationaux ou encore en jouant un rôle d’interface Nord-Sud, à travers leur double culture.
Le numérique comme outil de développement local
Dans le sens inverse, le numérique permet de connecter les populations locales et isolées à la diaspora et au reste du monde. Elles bénéficient des informations mondiales, des compétences de ses pairs émigrés et sont connectées à la réalité internationale. Ainsi, ces dernières peuvent évoluer plus rapidement tout en acquérant des savoir-faire qu’elles n’auraient pas pu obtenir autrement.
isahit : preuve que le numérique est fédérateur de liens et facteur de développement
Le numérique, outil d’inclusion sociale, se présente donc comme une solution en terme de développement. Isahit l’a bien compris en créant une plateforme, intelligente et socialement responsable, de tâches digitales qui connecte les populations locales et isolées aux entreprises des pays du Nord, du Sud et de la diaspora africaine. La start-up offre la possibilité à ses Hiteuses (femmes socio-économiquement défavorisées des pays d’Afrique et porteuses de projets travaillant pour isahit) d’acquérir des compétences qui leur permettent d’évoluer professionnellement mais aussi socialement. Elle accroît la coopération, l’entraide et la diffusion d’informations inter et intra-pays, à travers l’animation de sa communauté de “workers”.
Isahit est notamment la preuve du lien étroit qu’entretient la diaspora avec ses pays d’origine. Par exemple, Clarisse, employée de l’espace de co-working d’isahit, issue de la diaspora ivoirienne, les a mis en relation avec des personnes qui ont la volonté d’intégrer l’équipe depuis la Côte d’Ivoire. Isahit, à travers sa plateforme, permet donc implicitement à la diaspora africaine de s’impliquer dans le développement de leur territoire et dans l’indépendance financière de leurs proches restés au pays.
Avec info-afrique