Selon “Le Parisien-Aujourd’hui en France”, United Against Nuclear Iran (UANI) veut empêcher Total, Airbus, PSA et consorts de gagner le marché iranien.
Un groupe de pression américain cherche-t-il en fait, au nom de la lutte contre le nucléaire, à contrer les intérêts économiques français ? C’est ce qu’affirme jeudi 4 août Le Parisien-Aujourd’hui en France dans une enquête de deux pages intitulée « Coups bas contre les sociétés françaises en Iran ». Le journal raconte qu’une ONG nommée United Against Nuclear Iran (UANI), dont l’état-major est composé d’anciens de l’administration Bush, d’un ex-directeur de la CIA ou de personnalités de premier plan de la scène politique américaine, envoie d’étranges courriers aux entreprises françaises.
Air France, Renault, Total ou encore Vinci – une dizaine d’entreprises en tout – reçoivent ainsi des courriers menaçants de la part de l’ONG, qui tente de les dissuader d’investir en Iran. « Les opportunités d’affaires en Iran n’en valent pas toujours la peine. Avant que Vinci ne s’engage dans d’autres démarches dangereuses en Iran, l’entreprise devrait s’assurer que ses dirigeants, ses actionnaires, ses syndicats, ses partenaires commerciaux et toutes les autres parties prenantes sont pleinement conscients des risques encourus », peut-on lire dans l’une de ces missives, comme le relate Le Parisien.
Guerre commerciale
Dans ses courriers, l’ONG américaine insiste sur le « passé de blanchiment d’argent » en Iran ou encore son soutien au terrorisme. Selon le quotidien français, qui a interrogé des sources dans le monde du renseignement, UANI cherche surtout à faire pression sur les entreprises hexagonales pour mieux servir les intérêts américains. « Officieusement, UANI perçoit des financements opaques des services américains », relate au Parisien un haut fonctionnaire français. Il ajoute : « Elle a des liens avec le département d’État – est-ce qu’ elle porte des agents sous couverture ? En tout cas, il est évident qu’elle participe à une forme de diplomatie américaine. »
Une véritable guerre commerciale qui indigne les patrons du CAC 40 : « Les Américains se comportent comme des saligauds », s’agace l’un d’entre eux. Interviewé, Joseph Lieberman, à la tête d’UANI, dément « catégoriquement tout lien avec la CIA ». L’homme soutient : « Nous pouvons donner l’impression de cibler les entreprises françaises, mais c’est faux. C’est juste que celles-ci sont historiquement plus implantées en Iran. »