Avec l’explosion des objets connectés, les systèmes d’exploitation embarqués s’adaptent. Consommation, stabilité, évolutivité, solutions open source ou propriétaires, les choix s’étoffent. Retour sur le rendez-vous rennais du 19 avril dédié à l’IoT.
« Des wearables aux solutions de la ville connectée (…) la prochaine révolution est celle des objets connectés », répète Vincent Perrier. Le 19 avril dernier, le représentant de la société nantaise MicroEj a rejoint plusieurs entrepreneurs pour parler systèmes d’exploitation et Internet des objets à l’occasion du dernier IoTuesday organisé dans les locaux de la French Tech Rennes St-Malo. L’occasion d’un tour d’horizon. Si, en matière d’OS, Linux et Android restent des leaders pour les objets complexes, le paysage évolue. « Il y a une grande différence entre un simple capteur et un device connecté utilisant un OS évolué », rapelle Pierre Ficheux, Directeur technique d’Open Wide Ingénierie également présent lors de l’événement. Avec les bracelets connectés et autres capteurs, de nouvelles contraintes émergent : empreinte mémoire, consommation, coût, prise en compte de protocoles dédiés, tels que 6loWPAN, mais aussi évolutivité ou portabilité. Une émulation pour la communauté des OS open source autant que les éditeurs propriétaires. « (…) De nos jours, tous les éditeurs d’OS embarqués annoncent des solution IoT. Zephyr, promu par la fondation Linux, en est un exemple. Il était inconnu il y a quelques semaines », commente Pierre Ficheux.
Systèmes d’exploitation : du propriétaire à l’Open source
Après près de 10 ans de développement, MicroEj a, par exemple, achevé sa solution en 2013. Son credo ? « La facilité de programmation pour des objets connectés peu coûteux et économes en énergie », précise Vincent Perrier. Développés en Java, leur OS et kit de développement dispose d’un environnement très intégré « qui ressemble à ce que les programmeurs ont l’habitude d’utiliser sur leur PC ou leur mobile ». Présent sur la plateforme Synergy de Renesas, MicroEj est aussi compatible avec leurs micro-contôleurs de NXP et STMicroelectronics. Courant 2016, une plateforme d’applications permettra de faire évoluer les objets développés avec MicroEj au fil de l’eau.
Du côté d’Ulrich Rousseau, dirigeant de Wi6Labs, en revanche, c’est « pas de solution propriétaire et fermée ». Et pour la société rennaise spécialisée dans les solutions de connectivité sur-mesure, c’est plutôt le format de la data sortante qui compte. « Nous travaillons avec des standards ouverts et interopérables, pas au-niveau du hardware mais au-niveau des données générées. » Chez eux, les capteurs ont une adresse IPV6 et la donnée est encapsulée avec le protocole Internet. Côté OS, ils ont opté pour l’Open source Contiki car « il supporte les standard de communication d’Internet et dispose d’une armée de développeurs à travers le monde qui contribuent à la résolution de failles de sécurité et à de nouvelles fonctionnalités », affirme Ulrich Rousseau.
Avenir de l’IotT à écrire
Alors, l’avenir de l’IoT est-il dans les solutions propriétaires ou ouvertes ? Pour Pierre Ficheux, la réponse est claire : « L’Internet et tout ce qui en a découlé s’est mis en place grâce à l’utilisation de protocoles ouverts et de composants libres. Le marché de l’embarqué est aujourd’hui dominé par le logiciel ouvert. Par exemple, Windows embedded perd des parts de marché et a quasiment disparu sur la téléphonie, à part chez Nokia qui appartient à Microsoft. » De son côté, Ulrich Rousseau nuance : « Le marché démarre et il est tellement vaste qu’il y a actuellement de la place pour tout le monde et pour des usages très différents. » Pour combien de temps ?
Avec lemag-numerique.com