Après le départ d’Irene Rosenfeld de la tête de Mondelez depuis 2007, le fabricant de cosmétiques américain Avon Products se sépare de Sheri MacCoy, son PDG depuis 2012. Des investisseurs activistes, mécontents de leurs résultats respectifs, ont réussi à obtenir leur tête.
Sale temps pour les dirigeants de grandes firmes multinationales américaines qui étaient pourtant à leur tête depuis de nombreuses années. Deux patronnes d’entreprises emblématiques sont sur le départ. Le groupe agroalimentaire américain Mondelez, propriétaire entre autres des marques Lu et Oreo, a annoncé le départ de sa PDG Irene Rosenfeld (64 ans) sous la pression, exercée depuis plusieurs mois, de deux financiers influents. Elle va céder les rênes en novembre 2017 à Dirk Van de Put, l’actuel PDG du groupe agroalimentaire canadien McCain Foods.
Arrivée à la tête de Mondelez en 2007, Irene Rosenfeld, était depuis plusieurs mois sous la pression des financiers américains Nelson Peltz et Bill Ackman. Ils demandaient une fusion avec un autre groupe agroalimentaire pour améliorer les marges, diminuer les coûts et doper les retours sur investissements aux actionnaires.
Les deux hommes sont actionnaires de Mondelez via leurs fonds d’investissements respectifs. En réaction, la patronne de Mondelez, avait tenté en vain en 2016 de racheter le chocolatier américain Hershey, qui produit notamment les chocolats Kit Kat aux Etats-Unis pour Nestlé mais avait repoussé ces avances.
C’est aussi la pression d’actionnaires financiers qui est à l’origine du départ annoncé de la patronne du fabricant de cosmétiques américain Avon Products depuis 2012. Elle quittera ses fonctions le 31 mars 2018.
Son départ intervient au moment où les ventes d’Avon ne cessent de décliner. Au deuxième trimestre, son chiffre d’affaires a diminué de 3% à 1,4 milliard de dollars pour une perte nette de 45,5 millions de dollars.
Un an plus tôt, Avon avait enregistré un maigre profit de 33 millions de dollars. Pour relancer le groupe, Sheri McCoy avait lancé en mars 2016 un vaste plan de restructuration prévoyant la suppression de 2.500 emplois et le transfert de son siège au Royaume-Uni afin de payer moins d’impôts.
Mais l’érosion continue des ventes au premier trimestre 2017 a ravivé les critiques des fonds activistes américain Barington Capital Group et suisse NuOrion Partners AG, qui détiennent à eux deux 3% du capital. Le premier avait même lancé une campagne médiatique demandant le départ de Sheri McCoy dont il dénonçait les méthodes de management. Il fini par obtenir gain de cause. Le cabinet de chasseurs de têtes Heidrick & Struggles, a été chargé de trouver un(e) remplaçant(e) à l’actuelle patronne d’Avon.
Depuis janvier 2017, les investisseurs activistes ont inscrit à leur tableau de chasse “le scalp” d’une dizaine de grands patrons, dont ceux de l’assureur AIG, du fournisseur de produits finis à l’automobile et l’aérospatiale Arconic, de la chaîne de fast-food Buffalo Wild Wings et du groupe ferroviaire Railroad CSX Corp
Avec AFP