Légère hausse des investissements recensés en 2016 par le Centre de Promotion des Investissements en Côte d’Ivoire (Cepici) : ces derniers ont atteint 672 milliards de F CFA. Les Français reprennent la tête des investisseurs étrangers après s’être fait griller la politesse par les Marocains.
En 2015, les opérateurs économiques marocains représentaient 22% des entreprises agréées par le Cepici, dopés par les visites du Roi Mohammed VI qui menait une offensive économique pour les groupes du royaume chérifien. Ils devançaient alors les entreprises françaises (16 %), selon le guichet unique de l’investissement direct dans le pays.
Les rôles s’inversent cette année, a fait savoir le Cepici vendredi. La France a repris cette année la place de premier investisseur privé en Côte d’Ivoire, alors que la position marocaine s’est sensiblement détériorée.
Deux gros investissements privés replacent la France en tête
En 2016, selon les chiffres rendus public par Emmanuel Essis Esmel, le directeur général du Cepici, 672 milliards de F CFA d’agréments d’investissements (1,02 milliard d’euros) ont été délivrés. En 2015, ce chiffre s’était établi à 669,7 milliards de F CFA, loin de l’objectif que se fixait le centre, à 900 milliards de F CFA (1,37 milliard d’euros) d’investissements agréés en 2016. En 2013, le Cepici avait agréé 514 milliards de F CFA d’investissements, puis 426 milliards en 2014.
Dans ce contexte, la France, en 2016, avec deux gros investissements privés qui n’ont pas été détaillés, totalise 12% du total des agréments, soit 80,6 milliards de F CFA. Le Nigeria arrive en deuxième position avec 10% du total soit, 67,2 milliards de F CFA, entre autres grâce aux investissements que le magnat nigérian Aliko Dangote a annoncés dans une cimenterie à Abidjan.
La Grande-Bretagne est classée troisième avec 9% environ et 60,5 milliards de F CFA. Puis viennent le Liban, l’Île Maurice et le Maroc, qui n’arrive qu’en sixième position avec 6%, tout comme le Togo, pour environ 43,3 milliards de F CFA pour chacun de ces deux pays.
Une nette baisse pour le Royaume chérifien, déjà engagée au premier semestre. La contre-performance marocaine s’expliquerait par le ralentissement de son économie. Aussi, peut-être, par un certain appel à la prudence de la part de Bank Al-Maghrib (la Banque centrale marocaine) quant à une expansion jugée trop rapide des banques commerciales marocaines au sud du Sahara.
53,8% de flux en provenance de l’Afrique
Dans le flux global des investissements enregistrés en 2016, 53,8% ont une origine africaine, contre 30% pour l’Europe, et 14% pour l’Asie.
Le secteur des BTP a tiré les investissements, première cible des capitaux investis avec les nouvelles technologies de l’information, l’agro-industrie et les transports.
Il est important de noter, toutefois, qu’il existe des différences significatives entre les volumes « d’investissements agréés » par le Cepeci et les chiffres des investissements directs étrangers (IDE) publiés par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), qui font référence en la matière.
« Le Cepici et le Gouvernement feront des efforts pour poursuivre les réformes et capter plus d’investissements. Dans le cadre du Doing Business [classement annuel de la Banque mondial qui évalue chaque année la facilité à faire des affaires], un plan 2017-2019 a été conçu pour 62 réformes qui coûtera 16 milliards de F CFA », a expliqué Emmanuel Essis Esmel.
Avec Jeune Afrique