La lecture attentive du business plan ne suffit pas. Quel que soit le projet, le profil de l’équipe sera déterminant.
Investisseurs ou entrepreneurs, vous souhaitez aider une start-up à décoller ou à se développer en entrant à son capital ? Il s’agira de participer à la vie pas toujours rose d’une jeune pousse pendant au moins cinq ans. Une lourde responsabilité qui ne se décide pas sur un coup de coeur. Quels sont les principaux critères à examiner avant de miser sur un projet ? Voici les conseils des fondateurs de Wirate, une plateforme Web permettant aux start-up d’être évalué par une communauté de 2.000 membres, actifs dans le domaine de l’entrepreneuriat.
Le profil de l’équipe
L’idée vous semble géniale. Cela ne suffit pas, car au moins une dizaine de start-up dans le monde travaille probablement sur un projet similaire. « L’idée ne vaut pas grand-chose, le plus important est son exécution, souligne Patrick Cantelli, co-fondateur de Wirate. Vous devrez donc vous pencher sur le profil de l’équipe ». Le projet est porté par une seule personne ? Le risque sera beaucoup plus grand. Un ingénieur talentueux n’est pas forcément un as de la vente. Mieux vaut avoir en face un groupe composé de profils complémentaires. « L’équipe est-elle suffisamment soudée pour traverser les inévitables difficultés qui se présenteront ? C’est un facteur à prendre en compte », ajoute Edouard Théron, co-fondateur de Wirate. Partagent-ils tous la même vision ? Il y a parfois des non-dits difficiles à détecter.
L’adéquation produit ou service/ marché
Il arrive que des créateurs gardent secrets certains aspects de leur projet. Dans ce cas, attention danger. Avant de s’engager dans son financement, il faut en avoir une vision la plus transparente possible. Mieux vaut aussi s’appuyer sur des éléments tangibles, comme une étude de marché ou des chiffres démontrant l’attraction du produit (ou du service). Dans le BtoC, la récurrence des ventes est aussi un indicateur clé. Pour les projets les plus disruptifs, recueillez les avis de personnes proches du dossier. Ceux qui envisagent d’y investir mais aussi ceux qui le trouvent trop risqué ou trop fragile. Des failles auxquelles vous n’avez pas pensé jusque-là vous sauteront peut-être aux yeux. « N’oubliez pas que vous allez accompagner une entreprise pour au moins cinq ou six ans », souligne Patrick Cantelli.
Le modèle économique
S’intéresser au business model, c’est une évidence. A quelle problématique le concept répond-il ? Quelle est la cible ? Et comment va-t-on gagner de l’argent ? Tout doit être clair. Certes, la start-up a le droit de se tromper. Une forte proportion d’entreprises innovantes change d’ailleurs de stratégie en cours de route, passant du BtoC au BtoB par exemple. Par ailleurs, il faudra se demander si ce modèle est « scalable ». Autrement dit si le business peut changer rapidement d’échelle tout en restant rentable. Peu gourmande en charges salariales, une plateforme numérique d’intermédiation sera plus facile à rentabiliser qu’un service à la personne par exemple.
Le business plan
En quelques pages, ce document est censé vous donner un aperçu du projet, de sa viabilité et des grandes lignes stratégiques. Parmi les indicateurs à surveiller, la monétisation claire du projet (voir : « business model »), la connaissance approfondie de la concurrence, une stratégie marketing-vente cohérente et un budget prévisionnel crédible. La start-up doit démontrer comment et sur quelle période elle va financer sa croissance. Mais quelle que soit la qualité du business plan, n’oubliez pas qu’il y a toujours une part de risque.
avec lesechos