Madame la Directrice, veuillez vous présenter aux opérateurs économiques et à la population.
Je suis Stéphanie Nabo-Lehou, Directrice Générale de Yelen Art. Titulaire d’un Master en macroéconomie monétaire et financière de l’Université Mohamed V.
Pouvez-vous nous parler de votre entreprise, son historique et ce qui a provoqué sa création ?
Yelen’art by Tipha est une marque déposée ivoirienne née en 2017. Nous sommes spécialisés dans la conception et la vente de bijoux et accessoires de mode faits main, made in Côte d’Ivoire. On essaie d’associer modernité et tradition pour donner un autre visage à l’artisanat ivoirien. C’est une entreprise née d’une passion pour la mode et le fait-main local. Depuis toujours, ‘arborais des tenues locales. C’est une passion que je laisse aujourd’hui exploser pour développer une marque de bijouterie artisanale que j’espère voir devenir une marque de référence à long terme, voire sur le plan international. Nous sommes aujourd’hui l’accessoiriste principal du COMICI.
Quelles sont les activités de votre entreprise et les services que vous offrez en 2025 ?
En 2025, nous sommes dans la création, la vente et les partenariats B2B. Nous avons 12 gammes de produits, parmi lesquels des boucles d’oreilles et des colliers. Chacune de nos créations raconte une histoire. Nos produits phares sont les boutons de manchette. Ils sont très prisés par les institutions et les banques.
Quelle est la vision du développement de votre entreprise pour l’Afrique francophone et la Côte d’Ivoire ?
Nous souhaitons redorer l’image de l’artisanat en Côte d’Ivoire et faire la promotion de notre identité culturelle. Nous voulons également rassurer les partenaires sur la qualité de nos matériaux. Le secteur de la bijouterie a besoin de garantir la qualité.
Quel bilan faites-vous de votre entreprise en 2024 ?
Quand je pense à 2024, je vois le premier prix national du concours de l’UEMOA « Tremplin Start-up UEMOA ». 2024 est aussi l’année de l’implantation de nos produits à l’aéroport International Félix Houphouët-Boigny. C’est également l’année de notre implantation en RDC, au Sénégal, au Cameroun et au Tchad. Nous suivons une vision de conquête internationale.
6- Quelles sont les grandes innovations et acquis de votre entreprise ces dernières années ?
Dans le passé, on ne portait des bijoux traditionnels que lors des périodes de dot. Aujourd’hui, même dans le monde professionnel, les soirées ou les dîners de gala, les gens arborent leurs bijoux traditionnels. Nous avons ajouté des gammes de produits qui n’existaient pas sur le marché comme les boutons de manchette, les montres à l’africaine. Nous réalisons désormais des trophées pour l’industrie événementielle. Nous avons de bonnes collaborations avec UNIWAX, qui met en avant des motifs de pagnes avec les peignes Akan, les poupées Ashanti. Nous avons aussi créé des ceintures en bois Akan, des bijoux et des chaussures.
Qu’est-ce qui fait la particularité de votre entreprise ?
La qualité de la finition. Chez nous, nous mettons un point d’honneur sur la qualité, le design, le détail, le perfectionnisme des pièces, tout en gardant l’aspect fait-main.
Quelles sont les grandes lignes d’action de votre entreprise pour les années à venir ?
Notre plus grande aspiration est d’avoir une unité de production. Nous avons commencé les démarches. Cela nous permettra d’embaucher les étudiants de l’École de bijouterie de Côte ’Ivoire.
Grâce au programme PEM N’ZASSA de l’ENABEL, nous avons effectué des voyages d’apprentissage. Nous espérons bénéficier d’un transfert de compétences pour nous conformer aux normes internationales. Nous comptons également ouvrir des collections premium avec comme matériau principal l’or dans les années futures.
9- Quels sont les services que vous offrez au plan social et au plan du développement ?
Nous avons réussi à sensibiliser sur la noblesse du métier de l’artisanat. Certains jeunes se sont lancés dans ce métier après nos interventions. Nous avons organisé des ateliers pour enseigner comment faire de la bijouterie un métier à part entière. Nous impactons également le secteur de l’éducation à travers la distribution de kits solaires. En avril dernier, nous avons fait des
dons au groupe scolaire L’Entente de Koumassi. J’en ai profité pour parler aux plus jeunes de mon parcours. Je pense que nous devons être des modèles pour nos enfants.
10- Quel message à l’endroit de vos clients, vos partenaires, aux opérateurs économiques et à la population ?
Aujourd’hui, avec la mondialisation et le développement des industries créatives, chaque secteur a sa place. Pour moi, l’artisanat est un secteur qui a besoin de se faire connaître, d’être valorisé et d’attirer le regard des investisseurs internationaux. Nous avons la possibilité de devenir des marques comme Cartier ou Tiffany & Co. Il faut permettre aux jeunes de se former dans
ce domaine. Nous pensons que l’industrialisation est née de l’artisanat, donc l’artisanat ne peut pas mourir à cause de l’industrialisation.