Présentez-vous à la population Ivoirienne ?
Je suis M. Silué Sinaly. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur des Travaux Publics de l’Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics (ENSTP), je me suis spécialiséen Bases aériennes à l’Ecole des Ponts et Chaussées de Paris et sur les aéroports CDG et Orly en France. Passionné d’aviation, je suis titulaire d’un Brevet de Pilote Privé d’Avion.Depuis Juin 2011, je suis le Directeur Général de l’Autorité Nationale de l’Aviation civile de Côte d’Ivoire (ANAC).
Pouvez-vous nous parler de l’ANAC, ses rôles et missions ?
L’ANAC est l’organe de régulation de l’aviation civile en Côte d’Ivoire. Elle a en charge de mettreen place toute la règlementation qui régit l’aviation civile et de veiller à son application. Elle est le point d’entrée en Côte d’Ivoire de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) dont le siège est à Montréal au Canada. L’OACI exige que toutes les administrations d’aviation civile bénéficient d’une autonomie de gestion, ce qui recouvre l’autonomie financière et l’autonomie de décisionafin que les décisions qu’elles prennent le soient de manière objective, sans entrave et sans interférence.D’où le statut d’autorité administrative indépendante qui a été conféré à l’ANAC par l’Etat de Côte d’Ivoire.
Les missions de l’ANAC couvrent toutes les activités du transport aérien,à savoir :
- Les conditions à remplir pour qu’un avion puisse voler
- Les conditions pour savoir si une compagnie sera capable d’exploiter des avions
- La procédure de certification d’un aéroport pour qu’il puisse recevoir des passagers et du fret
- L’agrément d’une compagnieet du personnel qui y travaille
- Etc …
En clair, aucune actionne peut être effectuée dans l’aviation civile ivoirienne si l’ANAC ne vous a pas jugé apte à l’exécuter. Il faut savoir que c’est un secteur très sensible qui touche à la sécurité .
Toutes les règles sont définies par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale et chaque Etat est tenu de les insérer dans sa législation locale. Ces règles font l’objet des 19 annexes à la Convention de Chicago dont la Côte d’Ivoire est partie. Toutes ces règles sont appliquées en Côted’Ivoire, et nous y veillons. Nous sommessuivis en Permanance par l’OACI qui inspecte l’avancée de nos travaux afin de vérifier le niveau de sécurité de l’aviation civile Ivoirienne.En un mot, l’ANAC est l’organe qui atteste du niveau et donne l’autorisationà toute entité d’exercer dans le domaine de l’aviation civile ivoirienne.
Quel est le bilan depuis votre ascension à la tête de cette structure ?
A ma nomination, deux objectifs majeurs m’ont été assignés. Le premier était la certification Américaine de l’Aéroport Félix Houphouët Boignyd’Abidjan. Cet agrément Américain tant convoité depuis une vingtaine d’année, nous l’avons obtenue le 1erAvril 2015, après un audit de la Transportation Security Administration (TSA).
« You are out standing »(Vous êtes exceptionnel en Français),c’est en ces termes que les experts américains ont apprécié l’excellent travail qui a été fait et ils l’ont dit devant leur ambassadeur et le Ministre des Transports. Mériter la certification des Américains, cela fait énormément plaisir. Cela a été une vraie fierté pour moi et pour le personnel de l’ANAC.
Cette certification autorise des vols directs sur les États Unis à partir da l’aéroport d’Abidjan. Malheureusement à ce jour, les compagnies aériennes qui l’on étudiée trouvent que la liaison n’est pas rentable économiquement. C’est ce qui explique qu’aucun vol n’ait été réalisé jusqu’à ce jour.
Il reste, par ailleurs, un deuxième challenge à relever, celui de la classification de l’ANAC en catégorie 1 par la FAA. Cette classification autorisera les compagnies aériennes certifiées par l’aviation civile ivoirienne, notamment Air Côte d’Ivoire, à faire des vols sur les États Unis.
Quelles sont vos perspectives pour les temps à venir ?
En ce qui concerne mes perspectives, je dirai tout d’abordla certification OACI de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.
Cette certification qui est différente de la certification américaine permettra d’attester que les exigences des 19 annexes de l’OACI sont correctement appliquées à l’Aéroport International Félix Houphouët Boignyd’Abidjan et que tout est conforme au plan de la sécurité.
C’est un challenge plus difficile que la Certification Américaine qui n’abordait que le volet Sûreté c’est à dire les actes d’intervention illicites et le terrorisme. Cette certification à laquelle nous nous attelons depuis près de trois est sur le point d’être finalisée. Nous devrions pouvoir la décerner à l’aéroport d’Abidjan dans les semaines qui viennent.
AERIA le gestionnaire de l’aéroport à fait le travail que nous lui avons demandé et mérite aujourd’hui cette certification après tous les contrôles que nous avons effectués.
Tout ce travail de l’ANAC a été possible parce que nous avons su motiver le personnel.
Il leur fallait un cadre de travail agréable, nous avons investi dans la rénovation de nos bureaux et le résultat est là. Il a fallu ensuite être un bon exemple pour eux. D’où une gestion rigoureuse dans la transparence et l’équité.
Dans les états Africains en général, l’industrie est en avance sur l’aviation civile qui est pourtant sensée leur indiquer les règles et les contrôler. Ce n’est pas le cas en Côte d’Ivoire où nous avons su asseoir notre autorité.
Aujourd’hui vous n’irez pas voir une entité sur la plateforme aéroportuaire qui ne vous demandera pas de passer par la porte d’entrée qu’est l’ANAC.
Il a fallu pour cela inculquer certaines valeurs à notre personnel à savoir la compétence, la rigueur et l’integrité.
Par exemple, pour l’élaboration de la réglementation, au lieu de solliciter des experts de l’extérieur, j’ai préféré mettre tous mes experts autour d’une table pour qu’ils l’écriventeux-mêmes. Cela leur a permis de mieux s’approprier les textes et de mieux en maitriser le contenu.
Un message à l’endroit de la population Ivoirienne ?
A l’endroit de la population ivoirienne, je voudrais tout simplement dire :BRAVO. En fait, nous avons souffert pour rendre notre aéroport plus ordonné et comme vous pourrez le constater il n’y a plus de désordre désormais. Certaines entités que nous avons sorties des zones sensibles de l’aérogare nous ont même intenté des procès. Nous avons rétabli l’ordre contre vents et marées. Si cela a été possible grace aux mesures courageuses que nous avons prises, il faut reconnaitre que l’adhésion des passagers et de leurs accompagnateurs y a contribué.
Ce que je peux leur dire, c’est qu’aujourd’hui, notre Aéroport ne reçois pas seulement 600.000 passagers comme il y a quelques années mais près de 2.000.000, ce qui nous oblige à être encore plus regardant.
Nous allons très prochainement mettre en place un numéro vert afin de permettre à toute personne qui aura subi ou qui aura été témoin d’indélicatesse de nous le signaler.
Un message à l’endroit de PME PMI MAGAZINE ?
Je suis heureux que vous soyez venu à la source pour avoir les bonnes informations parce qu’il y a beaucoup de choses fausses qui se disent et qui s’écrivent. Vous pourrez le constater, je n’aime pas beaucoup apparaître dans les medias ; je préfère travailler dans l’ombre et faire connaître l’ANAC par ses bons résultats, mais je reste cependant ouvert pour donner la bonne information. Il y a beaucoup de choses que certains écrivent sans aucune vérification et c’est dommage. Car il est mieux de venir à la sourcepour voir ce qui ce passe réellement et avoir l’information juste. Je félicite donc PME PMI MAGAZINE et vous encourage à continuer dans ce sens.
Pmepmimagazine
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