Passant en peigne fin les acquis et défis de GOTIC et l’ensemble des Opérateurs du Secteur des TIC, Monsieur Patrick M’Bengue, Président du Groupement des Opérateurs du Secteur des TIC en Côte d’Ivoire (GOTIC CI) et PDG du Groupe INOVA livre ici les secrets de son dynamisme et les projets pour les TIC en Côte d’Ivoire.
Pouvez-vous vous présenter aux opérateurs économiques en Côte d’Ivoire?
P.M.: Je suis Patrick M’BENGUE, Président Directeur Général du Groupe INOVA, ensemble de sociétés de services œuvrant dans les domaines du développement logiciel, la formation et les services IT.
Basé en Côte d’Ivoire, le groupe INOVA offre ses prestations aux entreprises et organisations locales aussi bien que sous –régionales.
Par ailleurs, j’ai été élu en 2009 par mes pairs pour présider aux destinées du tout nouveau Groupement des Opérateurs du Secteur des TIC en Côte d’Ivoire (GOTIC CI).
Pouvez-vous nous présenter le GOTIC ?
P.M.: Créé en 2009, le GOTIC CI, est l’organisation patronale des entreprises évoluant dans le domaine des TIC en Côte d’Ivoire.
A l’instar de ses homologues d’autres pays et aussi de toute association professionnelle, son rôle est non seulement de défendre les intérêts de ses membres, mais surtout d’œuvrer en parfaite collaboration avec les autorités de tutelle pour le développement durable du secteur.
Quel est l’état d’esprit du Groupement des Opérateurs du secteur des Technologies de l’Information et de la Communication de Côte d’Ivoire à ce jour?
P.M.: Lors de la création du GOTIC CI, les membres, à l’unanimité, ont pris le PARI de l’Action, du Mouvement (ce qui explique aussi le GO de notre sigle) vers le déploiement des TIC en Côte d’ivoire, partout où cela sera nécessaire afin de moderniser notre économie et créer des emplois.
A ce jour, malgré les difficultés résultant de la longue crise que le pays a traversé, nous restons confiants pour l’avenir, les vastes chantiers de reconstruction en cours de l’économie ivoirienne devant être, pour les opérateurs des TIC, de réelles opportunités de relance des activités du secteur.
Le GOTIC et ses membres entendent donc jouer pleinement, en toute transparence et avec professionnalisme leur partition dans ce défi national.
Quel est le niveau de représentativité du GOTIC ?
P.M.: Sur environ 300 sociétés que compte le secteur des TIC en Côte d’Ivoire, soixante-dix (70) sont membres actifs du GOTIC ; à elles-seules elles pèsent plus de 60 % du chiffre d’affaires du secteur et plus de 75 % des emplois directs.
Au niveau de l’économie nationale, il faut savoir que les nomenclatures d’activité retenues dans notre comptabilité publique rendent difficile une appréciation quantitative sectorielle car ne tenant pas compte de la diversité des métiers du secteur des TIC.
Pour pallier cette insuffisance, le GOTIC a initié des études dont les premiers résultats sont assez significatifs comme vous pouvez le constater : on dénombre 300 entreprises qui génèrent environ 109 milliards de chiffre d’affaire, contribuent à 0,25% du PIB local, et offrent environ 2500 emplois directs hautement qualifiés.
Toutefois, le potentiel de développement de ce secteur reste largement inexploité et avec la volonté affichée par les nouvelles autorités pour la redynamisation de toutes les filières, nous pensons que le secteur des TIC pourra apporter une contribution majeure en termes de productivité et de créations d’emplois, éléments-clé du programme du Président OUATTARA.
Quels sont vos rapports avec les pouvoirs publics ?
P.M.: Nous avons de très bons rapports avec notre ministre de tutelle. Les membres de la corporation ont été satisfaits de la nomination de M. Bruno KONE, ancien Directeur Général de Côte d’Ivoire Télécom, et donc quelqu’un qui maîtrise les contours du secteur, à la tête du Ministère des Postes et des Technologies de l’Information et de la Communication.
Le premier contact du GOTIC avec son ministre de tutelle a été fructueux dans la mesure où les visions s’accordent. En phase avec la feuille de route déroulée par M. le Ministre, le GOTIC compte participer activement à sa mise en œuvre pour impulser le développement du secteur.
Quelle est la contribution du GOTIC à l’évolution du secteur privé ivoirien ?
P.M.: Le GOTIC étant un regroupement d’entreprises privées, il va sans dire que le développement durable de ses membres aura un impact positif sur la croissance du secteur privé.
Cette vision transparaît clairement dans notre programme « Agir pour le développement durable de nos entreprises (Programme ADE 2010-2012), véritable plan stratégiques d’actions conçu par nos membres pour agir avec efficacité et efficience sur les problèmes sectoriels tels que l’organisation du secteur, l’accès aux marchés, la problématique du financement de nos activités, l’éthique et la déontologie, etc…
Dans cette optique, le GOTIC a opéré un rapprochement avec la Confédération Générale des Entreprises de Cote d’Ivoire (CGECI) et la Fédération Ivoirienne des Petites et Moyennes Entreprises (FIPME) afin de participer de manière dynamique et consensuelle aux initiatives en faveur du développement du secteur privé.
Ainsi nous avons apporté notre contribution à l’élaboration du document Côte d’Ivoire 2040, qui est la vision du secteur privé ivoirien pour le développement harmonieux de tous les secteurs économiques à l’horizon 2040.
Un exemple plus récent que nous pouvons citer est l’apport fait par le GOTIC pour le redémarrage économique, sous forme de mémorandums adressés aux nouvelles autorités.
Quels sont les principaux défis du GOTIC ?
P.M.: Le principal défi du GOTIC est la transformation de notre économie nationale en une puissance numérique par la diffusion de technologies et solutions adaptées, à-même d’améliorer la compétitivité de nos entreprises et organisations et créer des emplois durables pour la jeunesse.
Relever ce challenge nécessite de façon concrète que :
- Les opérateurs aient la capacité d’innover dans leur stratégie d’offre afin de baisser les coûts d’accessibilité aux terminaux d’accès à la société de l’information (PC, Smartphones, Network, et divers outils bureautiques) pour favorise un usage plus intensif des outils TIC ;
- Les opérateurs élaborent des solutions innovantes dans les domaines aussi variés que l’administration électronique, le e-commerce, la télé médecine, l’e-learning , les solutions de paiement électroniques et de dématérialisation de transaction, les applications métiers d’entreprises, jusqu’à la fourniture de Datacenter, call center et les centres multimédia de proximité au niveau des communautés villageoises ;
- Les opérateurs aient la possibilité de former et de vulgariser l’usage des TIC aussi bien dans les entreprises, les organisations et les ménages ;
- Les opérateurs aient la latitude d’intervenir dans la définition de la politique sectorielle TIC, la définition des schémas directeurs TIC et la conception et la mise en œuvre de stratégies de formation et de renforcement des capacités dans le domaine des TIC.
Les entreprises sont-elles sensibles à l’action que vous menez ?
P.M.: A la création du GOTIC CI en Décembre 2009, l’organisation comptait 40 membres ; à fin Août 2011, nous enregistrons 80 adhérents et une trentaine de sympathisants.
Une telle évolution signifie que les professionnels du secteur se reconnaissent dans les objectifs et missions que nous nous sommes assignées et dénotent d’un réel intérêt pour les actions menées jusqu’à ce jour.
Parlez-nous un peu de VITIB (ZONE FRANCHE). Pour vous, est-ce une révolution?
P.M.: Pour qui connaît l’Inde et le rôle essentiel joué par les pacs technologiques dans son développement numérique, il est clair que la création d’une zone franche des Biotechnologies et des Technologies de l’Information et de la Communication (ZBTIC) ne peut être que bénéfique pour la Côte d’Ivoire.
La ZBTIC de Grand Bassam va offrir un cadre propice à l’éclosion de nouvelles PME / PMI dans le domaine des technologies et biotechnologies et aider à la consolidation de celles déjà existantes.
La zone franche permettra également de hisser le niveau d’infrastructures technologiques et de recherche et développement du pays à un niveau acceptable et de développer des emplois qualifiés dans le domaine des technologies et des biotechnologies.
A ce titre, le GOTIC ne peut qu’être partie prenante de ce projet que nous soutenons par une prise de participations dans le capital de la structure de gestion de la ZBTIC.
Nous pensons que les difficultés actuelles rencontrées par le projet sont inhérentes à tout projet qui démarre, dans la mesure où il y a eu des ratés en termes de management et qu’il y a une nécessaire harmonisation à opérer dans les visions stratégiques du politique et du privé.
Les choses iront certes en s’améliorant mais gardons constamment en face de nous l’exemple de réussite indien qui nous enseigne qu’une forte implication des opérateurs privés du secteur, soutenue par les pouvoirs publics, aussi bien dans le management que dans la définition des orientations stratégiques de ces plateformes, est la condition sine qua non de la réussite d’un tel projet.
GOTIC: Quelles sont les conditions requises pour en faire partie ?
P.M.: Il faut être une entreprise légalement constituée, exercer sur le territoire ivoirien, opérer depuis au moins une année dans le domaine des TIC.
Vos perspectives de développement.
P.M.: Elles sont très précises :
- Avoir au moins 150 adhérents sur les 300 que dénombre notre profession en Fin 2012
- Représenter plus de 90 % du chiffre d’affaires du secteur en Fin 2013.
- Compter au moins 50% de nos membres implantés dans la ZBTIC dans les deux ans à venir
- Revitaliser les entreprises du secteur via notre programme ADE
- Créer les cadres de synergie entre nos entreprises membres et les opérateurs pure players des TELCO pour la promotion de SVA made In Côte d’Ivoire
Côté jardin: votre vie extra professionnelle.
P.M.: Elle est bien évidemment consacrée en priorité à ma famille. J’ai des hobbies simples tels que la lecture et le sport.
J’assure également de façon bénévole des actions de coaching de certains jeunes talents dans leur projet.
Votre dernier mot à l’endroit de vos membres, vos clients et à la population.
P.M.: C’est le même message d’espoir que je souhaite transmettre à tout le monde.
Nous avons tous été durement éprouvés ces dernières années.
Mais, sachant qu’un homme ne vaut que par sa capacité à se relever, nous avons le devoir d’œuvrer pour que notre pays se relève, pour que nos familles se reconstruisent.
En chacun de nous résident l’amour du travail, la rage de vaincre, la capacité de bien faire, l’énergie créatrice.
Nous avons ces capacités en chacun de nous et avec beaucoup de courage, une bonne dose d’initiative et d’imagination, les choses pourront repartir de plus belle.
Le meilleur est à venir.
LIPORT Max
PME PMI MAGAZINE