Dans cet entretien, le Coordonnateur National par Intérim du Programme National de Développement Communautaire (PNDC) et Conseiller technique du Ministre du Plan et du développement en charge des partenaires Financiers Arabes, Cheick Oumar OUATTARA évoque les rapports de l’Etat ivoirien avec les bailleurs de fonds arabes. Il parle également de l’importance du développement communautaire pour la Côte d’ivoire et affiche les objectifs du PNDC pour l’année 2018.
Comment se portent les rapports entre l’Etat de Côte d’Ivoire et Les bailleurs arabes ?
Cheick Oumar OUATTARA: Je voudrais en entame dire merci à madame KABA Nialé, Ministre du Plan et du développement pour la confiance qu’elle a placée en ma modeste personne en me confiant le suivi de cet important portefeuille. Aussi, je peux vous affirmer que les relations entre la Côte d’ivoire et les bailleurs arabes sont excellentes. D’ailleurs le nouveau Président de la Banque islamique de développement a choisi pour sa première visite officielle en Afrique, la Côte d’Ivoire, en séjournant à Abidjan du 09 au 11 juillet 2017. Il faut dire que, le leadership du Président de la République, Son Excellence ALASSANE OUATTARA, donne à la Côte d’Ivoire, d’être un pays qui inspire confiance et qui a du crédit aux yeux des partenaires au développement. Cette réalité fait que, de nombreuses institutions d’aide au développement s’intéressent à notre pays et n’hésitent pas à soutenir nos différents projets.
Notre travail auprès de madame la Ministre du Plan et du développement, consiste à analyser les requêtes de financement soumis par les Ministères techniques selon plusieurs critères tels leur alignement avec le PND et leur niveau de maturité, à transmettre et à faire le suivi de ces dossier de financement auprès des bailleurs arabes concernés (Banque Islamique de Développement, Fonds koweitien, Fonds de l’OPEP pour le Développement International, Banque Arabe pour le développement économique en Afrique, etc.). Une autre activité majeure est le suivi du portefeuille qui comprend plus d’une trentaine de projets actuellement, l’organisation et l’accueil des missions, le développement des relations institutionnelles et bien-sûr les interventions ad hoc que nous menons auprès des bailleurs arabes relativement à certaines diligences au niveau des projets qui peuvent être de nature technique, financière ou administrative.
Le jeudi 01 février 2018, madame Nialé KABA, Ministre du Plan et du Développement récompensait les lauréats du Prix d’Excellence du meilleur promoteur de Développement Communautaire. Pourquoi un prix d’excellence pour le développement Communautaire ?
Cheick Oumar OUATTARA : Pour le Ministère du Plan et du Développement, le développement communautaire se présente comme un instrument incontournable et efficace à portée de main, dont il faut se servir, si l’on veut aller vers l’émergence et le développement. Il consiste à adapter à un écosystème territorial bien défini, des projets ou des programmes alignés sur les objectifs du Plan National de Développement. Cette approche à petite échelle présente pour nous l’avantage de boucler rapidement le cycle allant de la planification des projets à l’évaluation de leurs impacts pour les populations. Plus concrètement, le développement communautaire agit donc comme un stimulant de l’économie en augmentant le nombre des personnes ayant une occupation, en leur donnant les moyens d’accroître leur rendement individuel et celui du groupe. Ce Prix d’excellence vient donc à point nommé, pour récompenser les Promoteurs dont les activités ont un impact positif sur leur communauté que ce soit au niveau économique, environnemental, que de la cohésion sociale. Il constitue aussi, une invitation à mieux faire, pour tous ceux qui exercent des activités qui touchent directement à la vie de leur communauté et un appel lancé par le gouvernement, aux ivoiriens, à s’investir davantage dans la Promotion d’activités à fort impact communautaire.
Quels sont donc les critères qui ont milités au choix de ces lauréats ?
Cheick Oumar OUATTARA: Le choix des lauréats s’est fait avec la plus grande rigueur. Les candidats aux prix d’Excellence du développement communautaire, ont été sélectionnés par un jury composé d’experts en la matière et sur des critères objectifs, tels que le nombre d’année d’expérience dans l’exercice de l’activité (5ans au minimum), la transparence dans la gouvernance, la participation communautaire, la pertinence des activités et la durabilité des impacts, pour ne citer que ceux-là..
Le Programme national de Développement Communautaire (PNDC), est aussi un portefeuille de projets, quelles sont vos perspectives en termes d’activités pour 2018 ?
Cheick Oumar OUATTARA : Dans les prochains mois, nous lancerons dans le District des Montagnes les travaux de profilages de plus de de 500 km de pistes rurales (routes en terre), une centaine de groupements et une vingtaine de promoteurs individuels qui bénéficieront de financements pour la réalisation d’Activités Génératrices de Revenus (AGR) ce qui va représenter environ 1500 emplois créés, dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de Reconstruction Post-Crise et Développement Communautaire (PRPC-DC) qui bénéficie du co-financement de l’Etat de côte d’Ivoire et de la Banque Islamique de Développement (BID). Nous devons poursuivre les plaidoyers auprès des bailleurs pour le financement des autres projets du Portefeuille qui bénéficient d’une maturité suffisante afin que leur mise en œuvre se fasse rapidement. Des partenariats seront aussi développés avec le secteur privé, notamment les entreprises dotées d’une politique de responsabilité sociale (RSE). Cela nous permettra de bénéficier d’un puissant effet de levier en termes de cohérence, de financement et d’impact dans la mise en œuvre des projets ou des activités de développement communautaire.
Finalement, nous continuerons à travailler en synergie les ministères techniques, les Conseils Régionaux, les ONG nationales et internationales et les structures associatives, particulièrement celles exerçant des activités dans les régions afin d’être mieux informé de leurs stratégies d’intervention et des réalités sur le terrain. Nous pourrons ainsi mieux cibler les zones de fortes vulnérabilités où des actions individuelles ou conjointes peuvent être menées.