Trois ans et demi après son rachat par Facebook, Instagram n’a jamais été aussi populaire. L’application de partage de photos et de vidéos vient de dépasser la barre symbolique des 400 millions d’utilisateurs actifs dans le monde. Elle dépasse aussi Twitter, qui culminait fin juin à 316 millions. 80 millions de clichés sont postés tous les jours. Depuis décembre 2014, Instagram a gagné 100 millions de nouveaux adeptes, dont la moitié en Europe et en Asie. C’est autant que le nombre total d’utilisateurs de Pinterest.
NOMBREUX DOUTES
Pour Facebook, l’acquisition de la start-up dirigée par Kevin Systrom, ressemble de plus en plus à un coup de maître. C’est Mark Zuckerberg, son patron et fondateur, qui orchestre cette opération, conclue en seulement quelques jours. La société de Menlo Park n’hésite pas à signer un chèque d’un milliard de dollars, dont près de la moitié en actions. Ce montant sera finalement ramené à 715 millions (642 millions d’euros), à cause de la forte chute du cours boursier de Facebook dans les mois qui ont suivi.
Au moment de son officialisation, le rachat d’Instagram suscite pourtant de nombreuses interrogations, alors même que Facebook finalise son processus d’introduction en Bourse. Lancé fin 2010, la plate-forme a certes rapidement trouvé son public. Elle surfe sur l’émergence des smartphones, qui placent un appareil photo en permanence dans les mains de ses utilisateurs. En 18 mois, elle a ainsi séduit près de 30 millions d’adeptes. Mais la jeune entreprise ne génère aussi pas le moindre dollar de recettes.
RATTRAPER LE RETARD
Mais pour M. Zuckerberg, l’important est ailleurs. “Nous voulons bâtir la meilleure expérience possible pour partager des photos avec vos amis et votre famille”, explique-t-il à l’époque. Le domaine est jugé stratégique pour s’adapter à l’évolution des usages sur les réseaux sociaux. Des simples statuts, les internautes partages de plus en plus des photos. Or, la société a pris du retard. Elle a bien tenté de lancer une application concurrente à Instagram. Mais sans succès.
En outre, le prix payé par Facebook apparaît aujourd’hui relativement peu élevé par rapport aux sommes dépensées depuis par les géants du Web pour mettre la main sur de jeunes start-up. Le réseau social a par exemple déboursé plus de 21 milliards de dollars pour racheter le service de messagerie WhatsApp. L’application rivale Snapchat est valorisée 16 milliards. Le réseau social Pinterest 11 milliards. “Instagram vaut désormais 35 milliards de dollars”, estime Mark May, analyste chez Citigroup.
source: siliconvalley.blog.lemonde.fr