Air France a accepté finalement de rembourser en numéraire les billets des vols annulés pendant la pandémie du coronavirus qui met à l’arrêt le transport aérien.
« L’évolution récente de la situation sanitaire mondiale et la levée progressive des confinements donne une meilleure visibilité sur l’évolution du programme de vols pour les prochains mois. Air France et KLM ont donc décidé d’ajuster leur politique de remboursement pour les annulations de vols effectives à partir du 15 mai. Les clients concernés auront le choix entre un avoir ou un remboursement« , a indiqué vendredi la compagnie française dans un communiqué. Toutefois, compte tenu de l’ampleur de la crise et du nombre d’annulations, le traitement des demandes de remboursement pourrait prendre plus de temps, a-t-elle précisé.
Et pour renforcer également l’attractivité des avoirs émis avant ou après le 15 mai, Air France et KLM ajoutent un bonus de 15% à la valeur totale du billet initial. Cette valeur supplémentaire peut être utilisée pour une nouvelle réservation mais ne sera pas incluse dans le remboursement après 12 mois si aucune nouvelle réservation n’a été effectuée. « Les équipes d’Air France et de KLM travaillent à la mise en œuvre technique de la bonification de ces avoirs. Les modalités seront détaillées lors d’une prochaine communication« , a ajouté la compagnie française.
Jusque-là, Air France refusait de rembourser en cash pour conserver sa trésorerie et proposait à ses clients français uniquement un avoir, au mépris du règlement européen n°261/2004 des droits des passagers. Une situation intenable après le rappel à l’ordre, en début de semaine, de la Commission européenne qui a indiqué que les passagers bénéficient toujours du « droit absolu à être remboursé en espèces« . Ce remboursement en cash doit intervenir une à deux semaines après la demande, a même souligné le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders.
En France, Air France et quelque 50 autres compagnies aériennes ont été mises en demeure de rembourser par UFC-Que Choisir. De même, l’Association internationale du transport aérien (IATA), qui représente les intérêts des compagnies aériennes, a été assignée auprès de l’Autorité de la Concurrence par des réseaux d’agences de voyages pour « entente illicite et fraude à la faillite« .
« Air France, par sa rétention des fonds des clients et de l’agence de voyages, a provoqué un cataclysme front et back-office chez les professionnels. Le traitement manuel de chacun des dossiers en suspens coûte cher aux agences de voyages dont le personnel est souvent au chômage technique par manque de revenus. La compagnie utilisera-t-elle une fraction des 7 milliards d’euros obtenus avec le soutien de l’Etat pour réparer les torts qu’elle a causé aux agence de voyages par sa décision unilatérale échappant au cadre usuel et légal d’exercice de sa profession? » interroge un professionnel qui relate un débat qui anime actuellement les Entreprises du Voyage (EDV), l’organisation patronale des voyagistes.
Avec : air-journal.fr