Bousculée par un marché international tumultueux, la compagnie nationale algérienne des hydrocarbures réoriente sa stratégie d’exportation de gaz vers la mise en place de joint-ventures avec les sociétés de commercialisation. Toutefois, les accords entre la Sonatrach et ses dernières ne seront désormais plus indexés sur les prix du pétrole et, autre nouveauté, ne porteront pas sur le long terme.
La stratégie d’exportation de la compagnie nationale algérienne des hydrocarbures, Sonatrach, vient de prendre un nouveau virage. Depuis Londres où il a participait en tant que speaker à la conférence «Oil and Money» (17 au 19 octobre), le PDG de la Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a révélé que les nouveaux accords avec les entreprises de commercialisation des hydrocarbures ne seront pas indexés sur les prix du pétrole et ne porteront pas sur le long terme. «Nous essayons de trouver de nouvelles voies pour exporter notre gaz et nous cherchons à avoir des joint-ventures en prenant des risques ensemble», a déclaré Ould Kaddour en précisant que «l’équation offre-demande est une opération risquée, et nous sommes à la recherche d’une nouvelle stratégie pour faire face à cela».
Sonatrach, comme le rapporte son PDG, se penche aujourd’hui sur les moyens de renégocier les contrats à long terme avec ses clients européens, car la majorité parmi ces derniers expire d’ici à l’an 2021.
En 2017, Sonatrach a entamé la production dans deux champs gaziers qui produisent plus de 20 millions de mètres cubes, alors que trois autres champs devraient entrer dans leur phase de production l’année prochaine.
«Ces trois champs sont localisés dans les régions de Reggane, Touat et Timimoun, au sud du pays sont envisagés par Sonatrach, ils entreront en production au premier trimestre de l’année 2018», a encore révélé le PDG de la compagnie algérienne.
Medgaz, un trait d’union vers l’Europe
Encore récemment, le PDG du groupe Sonatrach avait avancé la possibilité pour la compagnie d’augmenter ses capacités de transfert de gaz via le gazoduc de l’entreprise Medgaz, située à Béni Saf, à 2 milliards de m3 supplémentaires par an.
Pour rappel, les possibilités actuelles de transfert du gaz vers l’Espagne, puis vers l’Europe de cette infrastructure sont de l’ordre de 8 milliards de m3 par an. Cette capacité pourra être revue à la hausse pour atteindre les 10 milliards de m3/an avec le renforcement de cette infrastructure en équipements nécessaires.
Depuis la concrétisation de Medgaz, entré en service en avril 2011, le projet transporté depuis cette date quelque 37,72 milliards de m3, selon les données de Sonatrach.
Avec latribuneafrique