Le président nigérian Muhammadu Buhari, qui a limogé le conseil d’administration de la compagnie pétrolière nationale, devrait la diviser en deux entités, l’une chargée de la régulation du secteur, l’autre des investissements.
Le président nigérian Muhammadu Buhari prévoit de scinder Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), la compagnie pétrolière nationale, en deux entités, a déclaré son porte-parole à l’agence Reuters le 25 juillet.
Régulatrice de l’industrie pétrolière, la NNPC participe également à la production à travers des coentreprises créées avec les grandes compagnies internationales et gère les raffineries ainsi que la commercialisation du carburant au Nigeria.
« Le Président va bientôt bientôt séparer la NNPC en deux entités. Il y aura d’un côté un régulateur indépendant de l’industrie pétrolière et de l’autre une structure chargée des investissements [investor vehicle] », a dévoilé Femi Adesina, porte-parole du chef de l’État nigérian, sans donner plus d’indications sur le calendrier de cette réforme.
« Nous ne pouvons pas continuer à être à la fois le régulateur, le collecteur des recettes de l’État et une entreprise commerciale. Cela créée les conditions pour beaucoup de confusion », a reconnu une source interne à NNPC citée par l’agence de presse.
Dette
La compagnie publique nigériane accumule des milliards de dollars de dettes auprès de ses partenaires tels Shell ou ExxonMobil. De plus, en raison de fraudes dans l’attribution des subventions aux carburants et dans les contrats de commercialisation du brut nigérian (2/3 des revenus de l’État), une part sans cesse croissante des revenus pétroliers du pays disparaît des comptes de la société publique. En juin dernier, le président Buhari a dissous le conseil d’administration de la NNPC.
Dans un rapport remis en mai dernier, le Conseil économique national nigérian accuse NNPC d’avoir reçu 8 100 milliards de nairas (41 milliards de dollars) entre 2012 et fin mai 2015, mais de n’avoir versé que 4 300 milliards de nairas (21,6 milliards de dollars) au gouvernement fédéral, rapporte Reuters.
Selon un audit des comptes de la NNPC conduit par PwC, entre 2012 et 2013, les détournements ont représenté une perte de 1,48 milliard de dollars. Le cabinet britannique avait appelé urgemment à sa restructuration.
Avec Jeune Afrique