Huawei, le géant chinois d’infrastructures télécoms et fabriquant de téléphones mobiles est dans l’œil du cyclone. Après l’interdiction de ses équipements aux Etats-Unis, plusieurs autres pays européens s’inquiètent de l’implication de la société chinoise dans la construction de leurs infrastructures de télécommunications. Le dernier cas est signalé ce lundi 4 février en Norvège. « Norvège : les services de renseignements mettent en garde contre le chinois Huawei », titre radio France Internationale dans une brève d’urgence. Selon RFI, les renseignements norvégiens soupçonnent eux-aussi ce qui est reproché à Huawei aux Etats-Unis, un trop grand rapprochement avec Pékin.
Les occidentaux sont inquiets que Huawei représente pour eux une menace sécuritaire du fait de ce rapprochement avec le gouvernement chinois. « Le Massachussets Institute of Technology », dans une analyse, a dressé la liste des raisons qui pourraient expliquer cette peur bleue de l’occident.
« On craint que les services militaires et les services de renseignements chinois n’intègrent des « portes dérobées » logicielles ou matérielles dans l’équipement d’Huawei qu’ils pourraient exploiter pour dégrader ou désactiver les réseaux sans fil étrangers en cas de crise. Cela a conduit les États-Unis à bloquer l’utilisation de l’équipement chinois », lit-on dans les conclusions de cette institution universitaire américaine. Et pour elle, l’implication de Huawei dans le déploiement des infrastructures de la 5G pourrait amplifier cette menace ; menace difficile à détecter si cela était le cas, note l’institut américain.
Une guerre stratégique, dénonce Pékin
La Chine reste particulièrement attentive aux décisions américaines dans ce bras de fer avec la société Huawei. Aux Etats-Unis, 13 chefs d’accusation sont portés contre Huawei. Et la représentante de la société pourrait être extradée du Canada vers les Etats-Unis. A Pékin, on y voit une manœuvre en réponse aux tensions diplomatiques entre la Chine et les Etats-Unis ; avec la participation d’Ottawa, elle-même en brouille avec Pékin. « Et si la guerre était aussi commerciale ? » se demandent d’autres critiques. En 2018, Huawei a vendu environ 200 millions de smartphones, plaçant la société presque en deuxième position des ventes mondiales.
Mais il n’y a pas que les téléphones qui n’inspireraient pas confiance. Selon des sources européennes cotés par Reuters et reprises par LesEchos, « Bruxelles songe à donner de la voix. Mercredi (ndlr : 30 janvier 2019), quatre hauts responsables de l’Union européenne non identifiés assuraient à l’agence Reuters que le bloc réfléchissait à plusieurs pistes, dont une modification des règles en matière de cybersécurité adoptées en 2016, pour barrer de facto la route à la Chine », écrivent nos confrères.
Le cas Huawei semble désormais donner de l’insomnie aux occidentaux. Si les Etats-Unis sont allés d’une main forte en interdisant les équipements Huawei, l’Europe de son côté cherche encore la voie à adopter face à une éventuelle menace. Et il faut trouver les failles pour convaincre les indécis !
Avec cio-mag