Le week-end dernier a été marqué à Hong Kong par l’inauguration de la première ligne de train à grande vitesse entre l’ancienne colonie britannique et la Chine. Un évènement qui, au-delà de l’attrait qu’un tel moyen de transport représente pour une métropole financière, ancre un peu plus Hong Kong à la Chine.
Ce fut un projet titanesque et qui n’a pas été si facile à réaliser. La nouvelle ligne TGV qui relie désormais de la nouvelle gare de West Kowloon à Hong Kong à celles de Shenzhen et Guangzhou (Canton) aura connu trois ans de retard et coûté 10,8 milliards de dollars, soit un tiers de plus que la somme initiale.
La ligne est exploitée par MTR Corporation, le géant ferroviaire hong-kongais qui gère l’ensemble des liaisons dans l’ex-colonie britannique. Parcourue à la vitesse de 200 km/h, elle permet de réduire considérablement le temps de parcours vers le sud de la Chine. Il faut désormais 19 minutes pour se rendre à Shenzhen et 48 minutes pour rallier Canton, contre deux heures auparavant. Certains trains continuent même directement sur Shanghai et Pékin. La capitale chinoise se trouve désormais à seulement neuf heures de Hong Kong, contre 24 heures il y a seulement une semaine… Ce sont ainsi 44 villes chinoises qui bénéficient d’une desserte directe par train avec la métropole.
Au total, un peu plus d’une centaine de liaisons sont proposées quotidiennement entre Hong Kong, Shenzhen et Guangzhou. Trois à quatre trains offrant des couchettes continuent directement vers Shanghai et un nombre similaire part de Shenzhen directement vers Pékin. Mais on trouve aussi des trains directs pour des villes importantes comme Chongqing, Guiyang, Nanning, Wuhan ou Xian.
Les formalités de passage de frontières s’effectuent directement à Hong Kong, les passagers se rendant en Chine Populaire devant se soumettre ainsi aux douanes et fonctionnaires d’immigration et de police chinois. La présence de cette dernière a constitué une surprise pour beaucoup d’habitants de Hong Kong et a du coup déclenché la polémique. En effet, selon la mini-constitution gérant la région spéciale de Hong Kong, l’ordre et la sécurité sur le territoire sont normalement exclusivement assurés par les forces de police de la RAS (Région Administrative Spéciale). Mais ce statut juridique particulier n’entame en rien l’attrait que représente désormais l’arrivée du TGV au cœur de Hong Kong.
La ligne TGV s’inscrit dans le projet à grande échelle de création d’une région urbaine appelée « Greater Bay Area », qui intègre Hong Kong, Macao, Guangzhou, Shenzhen et Zhuhai. L’autre projet majeur de cette nouvelle conurbation, qui veut devenir l’équivalent économique et technologique de la San Francisco Bay ou de Tokyo-Yokohama, est le nouveau pont/tunnel qui doit donner un accès terrestre entre Hong Kong et Macao. D’une longueur de 39 km, il sera inauguré à la fin de cette année.
Avec : voyages-d-affaires