L’économie mondiale enregistrera des pertes pouvant s’élever à 2 000 milliards $, chaque année, à cause de la hausse des températures. C’est ce que révèle une étude conjointe réalisée par l’Organisation internationale du travail (OIT), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Climate Vulnerable Forum.
Ces pertes, à l’échelle macroéconomique, seront induites par une réduction de la productivité combinée à une dégradation plus rapide de la santé des travailleurs. « Quand il fait trop chaud, les personnes travaillent moins efficacement que ce soit à l’extérieur, dans les usines ou les bureaux à cause de la diminution de leur aptitude à effectuer des tâches manuelles ou intellectuelles.», peut-on lire dans le rapport intitulé ‘’Changement climatique et travail : les impacts du réchauffement dans les espaces de travail’’. Déjà plus d’un milliard de travailleurs sont confrontés à ces difficultés à travers le monde.
Les zones les plus exposées sont l’Afrique du Nord et de l’Ouest, l’Asie du Sud et du Sud-est, le Sud des Etats-Unis d’Amérique, l’Amérique centrale et les Caraïbes ainsi que le Nord de l’Amérique du Sud. « Les gouvernements et les institutions internationales ont déjà mis en place des conditions standard de températures dans les lieux de travail. Mais le changement climatique a altéré ces conditions de températures et la chaleur additionnelle est un sérieux défi pour tout employé travaillant à l’extérieur ou dans un espace démuni d’air conditionné. Les niveaux de températures sont déjà très élevés, même pour les populations acclimatées.», poursuit l’étude.
Même avec l’atteinte de l’objectif principal de l’accord de Paris, à savoir limiter, à 1,5°C, le réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle, ces régions menacées pourraient subir, par année, près d’un mois supplémentaire de chaleur extrême. Ce qui pourrait induire pour les pays en voie de développement une perte pouvant s’élever à 10 voire 15% de leur temps de travail, se chiffrant en milliards de dollars de pertes.
Selon Cecelia Rebong, la représentante permanente des Philippines aux Nations unies, ce rapport vient «rajouter une couche de vulnérabilité aux pays en voie de développement qui chancellent déjà sous le poids des impacts du réchauffement climatique.».
Avec agenceecofin.com