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Le 13 novembre 2014 marque pour Jean-Yves Mollier la fin d’une époque, celle de la réussite de la société Hachette[+], qu’il qualifie de « parfois insolente ».
L’auteur, historien dont les travaux sur l’édition et la presse font autorité, pose comme postulat que l’accord signé en novembre entre Hachette Book Group, filiale américaine, et Amazon, le géant de la distribution, à propos du prix du livre numérique aux États-Unis, est une reddition qui lui permet de poser une question cruciale : « L’édition telle que nous la connaissons depuis plus de deux cents ans est-elle en train de disparaître sous nos yeux ? »
Hachette déstabilisée par les GAFA
Une société qui a toujours su rebondir
Amazon avait un besoin urgent de rassurer ses actionnaires On pourra faire remarquer que le conflit qui a opposé Hachette Book Group à Amazon a été circonscrit aux États-Unis. D’une part, l’entreprise de commerce électronique a évité d’étendre sa rétention des commandes des livres des filiales d’Hachette à la France et, d’autre part, elle a déclenché les hostilités alors que ses résultats étaient sérieusement en baisse. Elle avait un besoin urgent de rassurer ses actionnaires, l’œil rivé sur le cours de la bourse de New York et le bras de fer engagé contre Hachette obéissait tout autant à une stratégie de communication qu’à une logique économique. Son rapport de force était-il alors aussi évident que Jean-Yves Mollier le laisse supposer ?
En outre, et comme il le reconnaît, les clauses de l’accord entre les deux belligérants n’ont jamais été dévoilées, mais Jean-Yves Mollier doute qu’Amazon « soit allée à Canossa et qu’elle ait reculé sur le fond ». Bref Hachette serait le perdant de l’accord.
En revanche, il est incontestable que la branche Hachette Livre du groupe Lagardère est au cœur des manœuvres en cours dans les industries de la culture et de la communication, avec toutes les contradictions entre les grands opérateurs de la communication, les GAFA, et les fournisseurs de contenus comme Lagardère.
avec inaglobal