C’est l’une des surprises du nouveau gouvernement guinéen : Malado Kaba hérite du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan. Elle prend les manettes d’une économie durement affectée par l’épidémie d’Ebola. Portrait.
Elle fait partie des sept femmes qui ont fait leur entrée dans le nouveau gouvernement de la Guinée, menée par le Premier ministre Mamady Youla, qualifié de « resserré » avec 31 membres.
Nouvelle ministre de l’Économie, des Finances et du Plan de la Guinée, Malado Kaba, 44 ans, est présentée sur le site de la présidence guinéenne comme étant « l’une des figures emblématiques du nouveau gouvernement (…) incarnant la nouvelle génération de cadres guinéens hautement qualifiés, formés à l’étranger et ayant exercé dans des structures internationales, en Europe, en Afrique ou aux États-Unis, avant de revenir pour contribuer activement au développement du pays ».
Carrière
Spécialiste de macroéconomie et d’administration de projets, la nouvelle ministre était depuis juin 2014 directrice pour la Guinée de The Africa Governance Initiative (AGI), la fondation de l’ancien Premier ministre britannique, Tony Blair.
Malado Kaba a auparavant exercé une bonne partie de sa carrière à la Commission européenne en tant que spécialiste du développement, selon des éléments biographiques fournis par la présidence guinéenne. Elle s’y est occupée, pour diverses délégations de l’Union européenne en Afrique et dans les Caraïbes, de soutien macroéconomique, d’appui institutionnel et de développement social.
En Afrique du Sud, par exemple, elle s’est consacrée à l’analyse macroéconomique du partenariat entre l’UE et la nation arc-en-ciel.
Ebola
Armée de 18 ans d’expérience dans divers organismes internationaux, la nouvelle ministre de l’Économie guinéeen est donc loin d’être une néophyte. De fait, elle a fait ses premières armes dans l’exécutif guinéen en tant que conseillère au cabinet du ministre de l’Economie entre 1996 et 1999, deux ans après l’obtention d’un DESS en économie du développement à Paris.
Ses dossiers sont nombreux (chômage massif des jeunes, quasi inexistence des services sociaux de base en eau, en électricité, des soins, l’éducation…) mais son principal défi sera de rétablir la confiance des investisseurs, après le trou d’air généré par l’épidémie d’Ébola, et dans un contexte où les infrastructures de base du pays sont encore déficientes.
avec jeuneafrique