Rio Tinto RIO.L a décidé d’abandonner le projet Simandou, un investissement de 20 milliards de dollars (17,95 milliards d’euros) autour d’un gisement de minerai de fer en Guinée, en raison de la faiblesse prolongée des cours, déclare le nouveau directeur général du géant minier, le Français Jean-Sébastien Jacques, dans une interview au journal The Times. Rio Tinto a refusé de s’exprimer sur cette interview. Deuxième groupe minier au monde par sa capitalisation boursière, Rio Tinto continuait jusque récemment à chercher des financements pour Simandou, même après une dépréciation de la valeur du projet de l’ordre de 1,1 milliard de dollars en février. Le groupe anglo-australien a soumis une étude de faisabilité au gouvernement guinéen le mois dernier.
La surproduction mondiale de minerai de fer fait qu’il est désormais impossible de mener ce projet à bien, a dit Jean-Sébastien Jacques au Times. Simandou devait consister en un gisement de minerai de fer produisant 100 millions de tonnes par an pendant plus de 40 ans dans le centre de la Guinée, en une ligne de chemin de fer de 650 kilomètres pour transporter le minerai de Simandou à un nouveau port en eau profonde au sud de Conakry et en des infrastructures annexes. Rio Tinto estimait en 2014 qu’à son maximum de production, Simandou aurait généré environ 7,5 milliards de dollars de chiffre d’affaires et augmenté de 5,6 milliards de dollars le produit intérieur brut (PIB)de la Guinée, qui aurait ainsi connu la plus forte croissance de tous les pays du monde.
L’annonce en mars de la nomination de Jean-Sébastien Jacques, jusqu’alors responsable de la branche cuivre et charbon de Rio Tinto, à la tête du géant minier avait été interprétée par certains comme le signe d’une volonté de réorientation du groupe, longtemps tourné en priorité sur le minerai de fer.
Rio Tinto renonce à un projet minier à $20 milliards en Guinée.
Avec Conakry Time