En Guinée Bissau, le président José Mario Vaz a accepté de nommer Aristides Gomes au poste de Premier ministre, dès mardi, suite au sommet extraordinaire des chefs de l’Etat de la Cédéao qui s’est tenu samedi 14 avril à Lomé. Aristides Gomes a réuni le consensus lors de ce sommet et il doit former un gouvernement ouvert à toutes les sensibilités politiques. Sa nomination sera confirmée par un décret présidentiel mardi 17 avril. Le nouveau Premier ministre devrait pouvoir bénéficier du soutien du PAIGC, parti au pouvoir et du PRS, principal parti d’opposition.
La cinquantaine bien sonnée, Aristides Gomes avait occupé ce poste de Premier ministre, en 2006, avant de tomber en disgrâce un an plus tard. Il quitte le PAIGC pour former son propre parti, le Parti républicain pour le développement qu’il abandonne quelques mois après.
Puis ce fut une longue traversée du désert qu’il a d’ailleurs mise à profit pour poursuivre les études de sciences politiques en France.
Discret et très compétent, Aristides a mis sa touche dans la plupart des programmes de développement de son pays dont celui présenté aux bailleurs, lors de la table ronde de Bruxelles en mars 2015, intitulé « Terra Ranka » (« Le pays démarre », en créole portugais ).
Bien qu’il y ait eu consensus à Lomé autour de ce choix, Aristides Gomes n’a pas que des amis dans sa famille politique, le PAIGC, aujourd’hui très divisée. Ses détracteurs lui reprochent d’être le chef d’un clan qui se réclame encore de l’ancien président, João Bernardo Vieira, Nino.
■ Ce compromis est-il de nature à sortir le pays du blocage actuel ?
C’est la question que RFI a posé à Vincent Foucher, chercheur au CNRS.