Si jusque là, on était encore sceptique sur ce point, voilà qu’Alpha Condé l’exprime solennellement. L’endroit et le moment pour le dire ont été bien choisis. Kankan, le fief du Rpg Arc-en-ciel au pouvoir depuis 2010, aujourd’hui en fin de second quinquennat, et aussi la célébration en différé du 59e anniversaire de l’indépendance du 2 octobre, étaient deux circonstances idéales au Président de la République pour annoncer clairement son ambition de briguer un 3e mandat.
A Kankan, le 13 janvier 2018, du haut de la tribune, devant une foule immense des militants, le chef de l’Etat se lâche sur sa vision de la situation sociopolitique de la Guinée. D’abord, il invite aux différentes composantes ethniques du pays à œuvrer pour la consolidation de l’unité nationale, en ne surtout pas, se laisser berner par «les vendeurs d’illusions» qui ne sont autres que les acteurs politiques de l’opposition et la Société civile qui s’agitent et maugréent tout haut ou en silence contre son régime. «La Guinée à 4 roues », dit-il, en référence aux 4 régions du pays marquées par une prédominance de l’ethnie, Peulh en Moyenne Guinée, cosmopolites en Basse Guinée et en Forêt, et Malinkés en Haute Guinée.
«Il ne faut pas opposer la Haute Guinée au Foutah. Il ne faut pas opposer la Haute Guinée à la Basse Guinée ou à la Forêt. La Guinée est un véhicule à quatre roues, une seule roue absente elle ne peut pas rouler. Je vous dis la Guinée a 4 régions qu’on ne peut pas dissocier, et personne ne pourra empêcher cela».
L’ambition d’un 3e mandat
Pris d’une forte allégresse, Alpha Condé annonce les villes qui vont accueillir les prochaines fêtes délocalisées de l’indépendance du 2 octobre 1958, célébrée cette année, en différé et en grande pompe, au stade M’ballou Mady Diakité à Kankan.
Après Conakry cette année, Kindia en 2019 et Labé en 2020 qui, constitutionnellement correspond à la dernière année de son second mandat, Alpha Condé choisit la région de Faranah pour la célébration, en 2021, du 63e anniversaire de l’indépendance de la Guinée.
Cette déclaration est une expression réelle à peine voilée du premier magistrat guinéen de sa volonté de tripatouiller la Constitution pour s’offrir un mandat de plus. Au nom d’une prétendue finalisation «des vrais faux projets» constitués, en réalité, que des promesses.
Ce n’est plus, désormais, une simple velléité, mais que la machine est en marche déjà au risque et péril de la quiétude sociale.
Il est temps que les institutions républicaines rappellent à l’ordre et à « méfier des sirènes révisionnistes », à moins d’être des complices actives de la modification constitutionnelle envisagée dans notre pays par l’opposant historique Alpha Condé.
Avec guinee360