Les opérateurs économiques ne savent plus à qui se vouer entre le Groupement organisé des hommes d’affaires (GOHA) et le syndicat des commerçants. Ces deux organisations censées et sensées défendre leurs intérêts sont à couteau tiré sur une guerre de leadership sans nom. Ces opérateurs économiques viennent encore de subir des pillages et ils n’ont toujours pas été dédommagés des saccages précédents. Ils sont amers et risquent de vouloir se rattraper sur le dos des pauvres populations , et l’occasion est belle : A moins que ce ne soit trop tard, du riz de mauvaise qualité, impropre à la consommation ou avarié risque d’inonder le marché guinéen si le ministère du commerce, les services de contrôle des qualités et normes et les services de luttes multiples de Tiégboro, dorment sur leurs lauriers ou s’il y a deal avec les opérateurs économiques. Toutes ces inquiétudes sont légitimes et ont leurs raisons :
Eclairage : Dans le trou noir de notre mémoire, dans les alentours des années 2000, le riz pourri consommé par les populations guinéennes dégageait une mauvaise odeur dans tous les foyers. Un tollé et une désapprobation générale avaient fait dire aux autorités indexées que le riz commandé n’est pas celui qui a été débarqué à Conakry, il avait été transbordé en haute-mer…Qu’à cela ne tienne, ce riz fut écoulé le plus simplement du monde par un fardage, c’est-à-dire qu’un mélange savant du riz incriminé et du riz propre avait été effectué, et on suppose que les autorités en savaient bien quelque chose. Ensuite, un autre bateau venant de la Mauritanie via le Sénégal était censé contenir des boîtes de sardines sorties d’usine, mais les boîtes débarquées au port de Conakry ne contenaient que du sable, disait-on. Fait rocambolesque. La supercherie était hors du commun. Les responsabilités ont-elles été situées et les coupables sanctionnés, allez savoir !
On a entendu encore parler des tonnes et des tonnes de sucre et de riz avariés impropres à la consommation dans les dépôts du port entre 2013-15. On a dit que ces denrées ont été mouillées par la pluie et on a parlé aussi parlé d’incinération, mais bon…une quantité de ce riz avarié récyclé avait été saisie au marché de Koloma, qui était loin d’être le seul. Quant au sucre avarié solidifié en plaques, on en a vu dans toutes les boutiques de quartier.
Les « services tâcherons » de Tiégboro, qui font tout à moitié, ont aussi découvert des dépôts fermés à cadenas de l’extérieur, dans lesquels des ouvriers « travaillant au noir » confectionnaient des sacs d’emballages pour un autre fardage de qualité, à Matam… Du « ciment reconditionné » a été vendu dans des sacs de « marque » fabriqués clandestinement à Conakry. Des constructions se sont affaissées et des ingénieurs ont été mis en cause pour mauvais calcul, du fer à béton en deçà des normes standard et des tôles qui à peine dix ans se sont décomposées ont été vus à Conakry… Laxisme ou complicité des autorités ?
Quoi qu’il en soit, une information doit être mise à leur connaissance. Ce qui est arrivé à la Thaïlande en 2015 et ce qui était arrivé au Brésil dans les environs des années 2000, et ce qui s’était passé en Guinée à la même époque risque de se répéter si les importateurs font confiance aveuglement aux armateurs, s’ils ne suivent pas à pas leurs cargaisons.
De quoi s’agit-il ? Le marché international du café de Londres saturé avait baissé d’un dollar sur la tonne. Le Brésil premier producteur à l’époque et mécontent avait « thésaurisé » et gardé son café pour les jours meilleurs. Mauvaise stratégie, puisque d’autres producteurs avaient fait irruption sans crier gare sur le même marché et avaient baissé d’un autre dollar sur la tonne, l’un des coupables désigné était le Vietnam. Ainsi, le Brésil s’était retrouvé dans les bras non seulement avec une production de deux années mais encore avec deux dollars de moins sur chaque tonne…A malin, malin et demi.
La même histoire vient de se répéter avec la Thaïlande : Longtemps en tête du peloton des exportateurs du riz et ne se souciant de rien, la Thaïlande s’est fait surprendre par d’autres producteurs en embuscade, qui ont provoqué une baisse drastique du prix de la tonne, en plus de la baisse continue de prix des carburants. La Thaïlande a fait exactement ce qu’avait fait le Brésil et boomerang, elle s’est retrouvée avec la production de quatre années. qui ont eu largement le temps de se corrompre à force de pulvérisations en vue de la protection contre les insectes et rongeurs.
On entend dire qu’elle cherche à vendre cette colossale quantité de riz impropre à la consommation aux producteurs d’éthanol pour le recycler dans la fabrication du biocarburant, donc à moindre prix.
Voilà un marché qui peut attirer toutes sortes de vilaines convoitises chez les opérateurs qui cherchent à se rattraper, si les sanctions se font toujours attendre pour les cas précédents.
La vigilance doit être plus que jamais de mise à tous les niveaux. Un homme averti en vaut deux.
avec guineenews