Le groupe bancaire nigérian Skye Bank a été autorisé à saisir l’Hôtel Intercontinental de Lagos, à la suite d’une décision de la Haute cour fédérale de justice, a-t-on appris de sources concordantes au Nigéria. La situation actuelle et la conséquence du non-paiement par Milan Industries Ltd, la holding propriétaire de l’hôtel, de ses engagements obligataires vis-à-vis de la banque.
Au lendemain de la crise financière de 2008 alors que les prix du pétrole amorcent la courbe ascendante, le Nigéria, premier producteur africain de l’époque et membre important de l’OPEP, devient une destination pour toutes les catégories d’investisseurs, en quête d’opportunités.
La demande pour les services de logement explose et la construction d’hôtels aux standards internationaux devient une exigence. Skye Bank aurait, selon des sources médiatiques nigérianes, accordé un prêt de près de 30 millions $ à Milan Industries pour financer l’expansion de ses différents services, et l’équivalent actuel de 12 millions $ pour la construction de l’hôtel Intercontinental.
Les vents contraires sont passés entre temps, la crise des matières premières s’est manifestée avec une baisse de près de 60% des prix du pétrole, entraînant au passage une hausse des charges pour la plupart des sociétés de service et une baisse des revenus et de la rentabilité. A cela, s’est ajoutée la concurrence d’hôtels à prix abordables, parfois pour une meilleure qualité de service.
Dans ce contexte, le remboursement par Intercontinental Lagos de ses créances a été rendu difficile. La solution d’une restructuration ne semblait pas possible pour Skye Bank qui, elle-même, doit gérer un encours de créances douteuses croissant. En 2016, la Banque centrale du Nigéria a d’ailleurs limogé le directeur général et le président du conseil d’administration pour des faits présumés de défaut de gestion des risques.
L’équipe dirigeante de l’Intercontinental Lagos a promis pour bientôt, sa réaction face à cette situation. Skye Bank de son côté ne risque pas de reculer car les défis structurels de la banque la contraignent à assainir ses comptes et surtout à renforcer ses fonds propres au plus vite.
La question, sans réponse actuellement, est de savoir ce que la banque fera de l’hôtel si la saisie est maintenue. L’industrie hôtelière au Nigeria connaît un surplus d’offre, dans un contexte désormais dominé par des hôtels 3et 4 étoiles, dans les grandes villes comme Lagos, Abuja et Port Hacourt.
Selon les données de la banque centrale du Nigéria (CBN), les investissements ont baissé, partant de 45 millions $ en 2007 à environ 750 000 $ moins de 10 ans plus tard.
Une combinaison de circonstances, incluant l’épidémie de l’Ebola en 2014, les menaces terroristes dans le nord et au sud-est du pays, la récession économique et l’effondrement des dépenses publiques, a eu un impact négatif sur la performance du secteur.
Avec agenceecofin