Science Po Paris et HEC Paris cherchent à étendre leur influence sur le continent africain. À la tête de cette quête de nouveaux marchés, Muriel Dubois pour la première école, Jean-Luc Ricci pour la seconde. La rivalité parisienne qui opposent ces deux grandes institutions est ainsi transposée en Afrique…
Très présentes en Afrique, les deux écoles françaises revendiquent des identités bien différentes pour séduire les talents locaux. L’une est privée, l’autre dispose d’un statut public-privé particulier. Mais sur le terrain, HEC Paris et Sciences-Po se ressemblent beaucoup. S’il ne possède pas de campus, le duo surfe sur la demande grandissante en formation continue en partageant le même objectif : attirer les décideurs de demain et développer ses revenus.
On peut penser que le continent est assez grand pour les fleurons hexagonaux, mais du côté de HEC, où Jean-Luc Ricci, directeur Afrique de l’école de commerce, parcourt depuis plus de dix ans le continent, on a du mal à accepter cette concurrence en partie alimentée par des deniers publics. La montée en puissance du rival de la rue Saint-Guillaume agace d’autant plus que l’offensive est menée par Muriel Dubois, transfuge de HEC, où elle gérait les programmes de formation à la haute fonction publique et aux grandes entreprises privées en Afrique.
Partenariats pour HEC
L’école de commerce a néanmoins encore une longueur d’avance. Si Sciences-Po dispose de chargés de mission qui collectionnent les allers-retours, à l’inverse, HEC va poser ses valises à Abidjan, dans les locaux du patronat local.Opérationnelle dans les prochains mois, sa nouvelle permanence va promouvoir un certificat en management « d’une unité stratégique » et un cours de finance en ligne.
Sciences-Po joue plutôt la carte du nombre et de la proximité
En Afrique comme ailleurs, HEC veut changer une image trop franco-française à son goût, tout en conservant un positionnement élitiste. Pour ce faire, elle mise sur des partenariats avec des écoles africaines reconnues telles la Wits University de Johannesburg, la Lagos Business School, l’université Mohammed-VI à Casablanca et l’Institut national polytechnique Félix-Houphouët-Boigny de Yamoussoukro.
De son côté, Sciences-Po joue plutôt la carte du nombre et de la proximité. Pour développer de nouveaux programmes, elle a noué vingt accords d’égal à égal. Une approche qui a ses adeptes : en 2015, elle a remporté l’appel d’offres d’AfricaFrance pour son projet de certificat panafricain cocréé avec l’ISM Dakar et l’université du Cap.
Avec jeuneafrique