L’Egypte vient de soumettre à l’Ethiopie, une proposition relative à la sortie du Soudan des discussions sur la construction du barrage de la Grande Renaissance. A la place, le pays propose l’introduction de la Banque mondiale, en tant que médiateur.
« L’Egypte croit que la Banque mondiale est neutre et déterminante et qu’elle pourrait faciliter les discussions entre les deux parties, tout en évitant les interprétations et manipulations politiques.», a affirmé Sameh Shoukry, le ministre égyptien des affaires étrangères, lors d’une visite de travail en Egypte.
Cette proposition semble, pour le moins, ne pas emballer la partie éthiopienne. Cette dernière estime, en effet, que toutes les discussions techniques relatives au barrage se feront en présence du Soudan. « L’Ethiopie reste ferme sur sa conviction que les trois pays sont capables de résoudre tous les désagréments d’ordre technique relatifs au barrage, sans l’intervention d’une partie tierce.», a affirmé Worqneh Gebeyehu, le ministre éthiopien des affaires étrangères. Le pays remet également en question la neutralité de la Banque mondiale.
Le barrage de la Grande Renaissance, d’une puissance de plus de 6 000 MW, pour un coût de 4,8 milliards $ financé sur fonds propres par l’Ethiopie, est au cœur d’une tension régionale. L’Egypte craint, en effet, que sa mise en place ne réduise la part des eaux du Nil lui parvenant et ne rende plus difficile son accès à l’eau potable.
Les trois pays ont mandaté les cabinets d’étude français BRL et Artelia pour évaluer l’impact de l’infrastructure sur la fourniture en eau potable de l’Egypte. L’un des actuels points d’achoppement du processus de négociation est que l’Ethiopie et le Soudan ont refusé d’approuver le premier jet du rapport d’enquête soumis par la BRL qui effectue 70% des enquêtes. Les deux pays estiment en effet que les enquêtes menées ne respectent pas les termes de référence mis en place pour le projet.
L’infrastructure est réalisée à plus de 63%.
Avec agenceecofin