L’agriculture russe profite de l’embargo imposé en août 2014 aux productions agricoles occidentales et européennes en réponse aux sanctions anti-russes. En 2017, les exportations agricoles de la Russie ont atteint un record de 16,4 milliards d’euros.
«Le secteur agricole russe a changé de manière radicale ces dernières années […], se transformant en une motrice de l’économie russe», a déclaré le Président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, lors du forum des agriculteurs à Krasnodar dans le sud du pays, le 12 mars.
Il s’est notamment félicité que la production de céréales (dont le blé représente 75%), qui a atteint 134,5 millions de tonnes en 2017, ait plus que doublé par rapport à l’an 2000 (64,5 millions de tonnes), permettant à la Russie de ravir aux Etats-Unis la place de premier exportateur mondial. En 2018, selon les projections de l’Institut de conjoncture du marché agricole basé à Moscou, les exportations de céréales russes devraient atteindre 36,6 millions de tonnes.
Cette situation qui s’étend dans de moindres mesures à d’autres secteurs de l’agriculture comme les productions de porc et de volailles est un effet des échanges de sanctions entre la Russie et l’Union européenne. En effet, en imposant en 2014 un embargo contre l’agro-alimentaire européen et occidental en réponse aux sanctions après le rattachement par référendum de la Crimée à la Fédération de Russie, le pays a favorisé son secteur agro-alimentaire.
Selon Evgueni Akhpachev, directeur de département au ministère russe de l’Agriculture, la Russie a réduit, en trois ans, ses exportations de sucre, de viande et de produits laitiers respectivement de 73%, 36% et 29%. Elle les a compensées sur le marché national grâce à une augmentation rapide de la production à partir de niveaux qui étaient jusqu’ici très bas.
Les exportations agricoles russes, dominées par le blé et le poisson ont atteint l’année dernière un record de 19 milliards de dollars (16,4 milliards d’euros), selon l’institut russe du commerce extérieur. Malgré tout la Russie continue, sur l’ensemble des productions agroalimentaires, d’être un importateur net.