Selon le gouverneur de la Banque centrale, Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, l’Etat est en partie responsable des difficultés que traversent ces institutions financières. La mauvaise gestion faisant le reste. Le patron de la Banque centrale s’exprimait, jeudi 31 août 2017, en marge d’une conférence sur l’amélioration du climat des affaires initiée par le premier ministre.
Etayant ses propos, le gouverneur de la Banque centrale du Congo est d’avis que le démembrement du territoire national a défavorisé la bonne marche de plusieurs banques. Certaines entités issues de ce découpage administratif n’accueillent aucune agence bancaire, faute de dynamisme économique. Dans leur stratégie d’implantation, les banques privilégient les régions minières, les grandes villes et une poignée de centres urbains dans l’est du pays.
Très en verve, M. Mutombo impute la responsabilité des faillites bancaires à l’Etat« si la Banque congolaise est tombée, c’est l’Etat. Si la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) est tombée c’est toujours l’Etat et ses démembrements qui en sont responsables. Avant le démembrement des nouvelles provinces, les anciens gouverneurs avaient contractés des dettes dans les banques. Mais actuellement les nouvelles provinces ne veulent pas en parler ni restituer cet argent. Les nouveaux gouverneurs ne veulent pas initier des pourparlers sur ce dossier ».
Une manière de demander à l’Etat que les domaines financiers soient uniquement gérés par la Banque centrale afin, dit-il, d’éliminer les ingérences dans les affaires de la BIAC. La confusion ferait hésiter les potentiels repreneurs de la BIAC, sous administration provisoire de la BCC. Propriété à 100% de la famille Elwyn Balttner, la banque compte plus de 150 agences et un des réseaux les plus vastes du pays.
Bref, aux yeux du gouverneur de la BCC, le secteur bancaire congolais souffre d’une fragilité chronique qui a lourdement impacté la Biac et la Fibank par exemple.
Selon les résultats publiés au début du mois d’août, le total du bilan des établissements bancaires en RDC reste insignifiant (5 milliards de dollars) pour un pays de plus de 70 millions d’habitants. Quant au taux de bancarisation, il est nettement en deçà de la moyenne d’Afrique subsaharienne, qui se situe à 25 %. Entre autres facteurs plombant les institutions financières, certains opérateurs économiques pointent du doigt le fait que certaines banques soient des banques familiales où les responsables se servent « des caisses » sans suivre des procédures requises en la matière et sans être inquiétés. Donc, des faits de détournements soupçonnés ou avérés qui restent impunis.
Avec financialafrik