PORTRAITS – Ils viennent d’intégrer le gouvernement d’Edouard Philippe. Découvrez la galerie de portraits des nouveaux ministres.
C’est un soutien de la première heure d’Emmanuel Macron. Le sénateur-maire de Lyon a soutenu l’ascension du futur président, alors que celui-ci était encore ministre de l’Économie de François Hollande. La différence d’âge entre les deux hommes (39 et 69 ans) et la proximité de leur positionnement politique pourraient les faire passer pour père et fils spirituels. Lui assure qu’il n’en est rien et se considère comme un conseiller. Celui qui «partage son expérience», celle de 50 ans de vie politique: Gérard Collomb a commencé à militer avec Mitterrand en 1968. En 1981, à l’âge de 34 ans, il devient député du Rhône. En 1999, il change d’Assemblée, devenant sénateur. À Lyon, il avait endossé au fil des ans le rôle de chef de l’opposition municipale. Jusqu’en 2001, où il prend les rênes de la mairie. Mais, s’il a réussi à se tailler un petit empire dans le Rhône, il n’a jamais su s’imposer au niveau national. Pas de ministère dans son CV. Figure de l’aile sociale-libérale du PS, il n’a jamais pesé sur les destinées de son parti, dont il se tient à l’écart depuis trente ans. Sous les ors de l’Élysée, le jour de l’investiture, il était ému aux larmes en félicitant son jeune protégé.
» Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur attendu sur des chantiers brûlants
Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire
L’ancien animateur de télévision, qui a contribué à populariser la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique en France, a déjà été approché dans le passé pour entrer dans un gouvernement, notamment pendant le quinquennat de François Hollande, mais sans que cela aboutisse. L’accent mis par Emmanuel Macron sur le renouvellement, la participation de la société civile aux décisions et la transition énergétique, ainsi que la recomposition politique en cours, a fini de le convaincre. Lors de l’entre-deux-tours, Nicolas Hulot avait affirmé qu’il voterait «sans hésitation» pour Emmanuel Macron, dans une tribune au journal Le Monde.
» PORTRAIT – Nicolas Hulot, ministre de la Transition énergétique et solidaire
● François Bayrou, ministre d’État, Garde des Sceaux, ministre de la Justice
C’est un centriste de toujours. Dès ses débuts en politique, François Bayrou a choisi de se lancer sous les couleurs de l’UDF, le parti partenaire du RPR. Natif de Bordères (Pyrénées-Atlantiques), il a été élu conseiller général du département, dans le canton de Pau-Ouest, en 1982. S’ensuit une longue implantation locale, lors de laquelle il est successivement élu député (1986-1993 ; 1997-1999 ; 2002-2012), président du Conseil général du département (1992-2001), eurodéputé (1999-2002), et maire de Pau (depuis 2014). Dans le même temps, il se forge une carrière nationale, en devenant ministre de l’Éducation (1993-1997), ainsi que président de l’UDF (1998-2007) puis président-fondateur du MoDem (depuis 2007). Chaque étape de cette ascension s’est accompagnée d’une candidature à la présidentielle. En 2002, d’abord, où il décide de défier Jacques Chirac (RPR) mais ne recueille que 6,84% des voix. En 2007, ensuite, où il s’impose comme le troisième homme avec 18,57% des suffrages, et en profite pour rompre définitivement avec Nicolas Sarkozy. En 2012, enfin, où il chute à la cinquième place, avec 9,13% des voix, et se mue en faiseur de roi en appelant à voter pour François Hollande. Pour François Bayrou, son renoncement de 2017 au profit d’Emmanuel Macron a été un «sacrifice»… Mais il lui a permis de redonner du souffle à sa carrière politique, qui était en perte de vitesse. Pari réussi.
» PORTRAIT – François Bayrou, l’éternel pourfendeur du clivage gauche-droite de retour aux affaires
Sylvie Goulard, ministre des Armées
Enarque polyglotte, Sylvie Goulard est l’un des soutiens de la première heure du nouveau président. Âgée de 52 ans, Marseillaise de naissance, elle a fait des questions européennes sa spécialité. Passée par le cabinet de Romano Prodi, alors président de la Commission européenne, de 2001 à 2004, Sylvie Goulard a également travaillé auprès de Valéry Giscard d’Estaing sur le traité constitutionnel européen. Député européenne du Modem depuis 2009, elle défend l’option fédérale dans l’Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe, et au sein du groupe Spinelli qu’elle a fondé avec Daniel Cohn-Bendit, Isabelle Durant et Guy Verhofstad. Sylvie Goulard est également convaincue que la refondation de l’Europe passe par la reconstruction du couple franco-allemand. Elle est notamment à l’origine de la rencontre entre le candidat Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, le 16 mars.
» PORTRAIT – Sylvie Goulard, une ministre des Armées qui veut réveiller l’Europe
● Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
Ministre à la fois connu et reconnu du quinquennat sortant, Jean-Yves Le Drian (Défense) vient d’être reconduit par le nouvel exécutif. Une continuité à la fois logique et attendue, tant le socialiste et son bilan sont unanimement salués par ses pairs. Avant d’être nommé au gouvernement en 2012, le quasi-septuagénaire avait déjà une longue carrière politique derrière lui. Natif de Lorient, il est successivement devenu conseiller municipal de cette commune en 1977, député du Morbihan en 1978, maire de sa ville en 1981, conseiller régional de Bretagne en 1998… Puis président de sa région en 2004, ce qui le pousse à abandonner les derniers mandats qu’il lui reste pour se consacrer pleinement à cet exécutif local. Il faudra ensuite attendre 2012 pour revoir Jean-Yves Le Drian sur la scène nationale. Nommé au gouvernement, il œuvre à lutter contre Daech hors des frontières, mais continue à faire de la politique en France. Il remporte notamment les régionales de décembre 2015 en Bretagne, puis s’implique dans la campagne présidentielle. Après avoir espéré que Hollande se lance puis soutenu Valls, il se tourne vers Macron, dont l’approche politique lui rappelle ses propres pratiques. Un choix payant.
» PORTRAIT – Jean-Yves Le Drian, un soldat breton au service de Macron
● Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires
Il est l’homme-clé du dispositif Macron. À 54 ans, Richard Ferrand est le premier parlementaire socialiste à avoir rejoint En marche!, dès son lancement en avril 2016. Volontiers incisif sous une apparente bonhomie, le secrétaire général du mouvement a porté la parole du candidat sur le terrain et dans les médias. Jusqu’ici peu connu, peu mis en avant au PS, il est pourtant depuis longtemps dans le paysage politique français. Encarté au PS à 18 ans, cet Aveyronnais devenu Breton a brigué son premier siège au conseil général du Finistère, après un passage au cabinet de Kofi Yamgnane, ancien secrétaire d’État de François Mitterrand. Après deux tentatives avortées de conquérir la mairie de Carhaix, il est entré au conseil régional de Bretagne en 2010 puis à l’Assemblée nationale en 2012. C’est comme rapporteur général de la loi Macron, en 2015, que Richard Ferrand a commencé à travailler avec le ministre de l’Economie. Une mission extrêmement sensible sur un texte qui a fracturé la majorité. Il a rendu sa carte du PS et se présente aux législatives dans la 6e circonscription du Finistère sous les couleurs de La République en marche.
» PORTRAIT – Richard Ferrand, l’expert en déminage d’Emmanuel Macron
● Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé
Nommée ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, 54 ans, est un médecin hématologue et professeur de médecine à l’Université Pierre & Marie Curie Paris VI. Depuis mars 2016, elle est à la tête de la Haute autorité de santé, la première femme à ce poste. Auparavant elle a dirigé pendant cinq ans l’Institut national du cancer. Longtemps, elle a mené sa carrière à l’hôpital, notamment à Necker. Elle est l’auteur de nombreux travaux sur la greffe de moelle ou encore la leucémie. Au sein du gouvernement, elle représente la société civile.
● Françoise Nyssen, ministre de la Culture
PDG des éditions Actes-Sud, Françoise Nyssen fait partie des ministres issus de la société civile, chers à Emmanuel Macron. Elle prend à compter de ce mercredi les rênes du ministère de la Culture. Née en Belgique en 1951, elle a une formation scientifique mais s’est associée avec son père Hubert Nyssen qui a créé Actes Sud. Licenciée en sciences de l’Université Libre de Bruxelles, Françoise Nyssen est titulaire d’un diplôme d’urbaniste à l’Institut Supérieur d’Urbanisme et de Rénovation Urbaine (Belgique). C’est en1980 qu’elle rejoint le monde de l’édition, d’abord comme associée et PDG de la Coopérative d’Éditions du Paradou et depuis 1987, comme associée et Présidente du Directoire d’Actes Sud, devenue depuis l’une des plus prestigieuses maisons d’édition françaises, basée à Arles. Elle crée parallèlement la librairie Actes Sud avec Jean-Paul Capitani, son mari. Françoise Nyssen est Commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres depuis 2008 et Officier de l’ordre de la Légion d’Honneur depuis 2013.
» PORTRAIT – Françoise Nyssen nommée ministre de la Culture
● Bruno Le Maire, ministre de l’Économie
Le soir même de l’élection d’Emmanuel Macron, c’est le ténor de droite qui a fait les offres de service les plus insistantes. Voilà Bruno Le Maire, 48 ans, récompensé d’un ministère important. Si François Fillon avait connu une campagne présidentielle sans vague et qu’il avait été élu président de la République, Bruno Le Maire était attendu au Quai d’Orsay. Logique pour l’ancien directeur de cabinet de Dominique de Villepin. Ca ne sera pas la première expérience gouvernementale pour Bruno Le Maire, qui a marqué les esprits à l’Agriculture pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. C’est face à ce dernier qu’il s’opposera en 2014 pour la présidence de l’UMP. Il échoue mais son score inattendu (29%) retient l’attention des commentateurs. Il espère capitaliser sur ce succès en se présentant à la primaire de la droite. Malgré une équipe importante, il n’obtient que 2,4% et arrive derrière Nathalie Kosciusko-Morizet. Il arrive toutefois à se replacer habilement dans l’organigramme de la campagne de Fillon, jusqu’à ce qu’il lâche l’ancien premier ministre dès l’annonce de sa mise en examen.
» PORTRAIT – Bruno Le Maire parvient à s’imposer
● Muriel Pénicaud, ministre du Travail
Patronne de Business France depuis janvier 2015, Muriel Pénicaud défend également depuis maintenant trois ans les intérêts économiques de la France à l’étranger au titre «d’ambassadrice déléguée aux investissements internationaux». Deux missions taillées sur mesure pour cette ancienne dirigeante d’entreprise qui cumule une expérience de plus de dix ans dans de grands groupes internationaux. Cette Parisienne d’origine a notamment été directrice générale des ressources humaines du Groupe Danone, de 2008 à 2013, et directrice générale adjointe du groupe Dassault Systèmes, de 2002 à 2008. Muriel Pénicaud peut également se targuer d’une belle expérience dans le secteur public. Elle a été conseillère pour la formation auprès de la ministre du Travail Martine Aubry, de 1991 à 1993, première présidente de l’Institut national du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle, de 2006 à 2009, et membre du Haut conseil pour le dialogue social, en 2009. Diplômée d’histoire, de sciences de l’éducation et de psychologie clinique et ancienne élève de l’INSAD, la nouvelle ministre du Travail a initié cette carrière très polyvalente en étant administratrice territoriale, en Lorraine.
» Plans sociaux, réforme du Code du travail… les dossiers chauds qui attendent Muriel Pénicaud
● Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale
Directeur général de l’Essec depuis 2013, Jean-Michel Blanquer est agrégé de droit public, docteur en droit, diplômé d’une maîtrise de philosophie et de Sciences Po. À 52 ans, ce spécialiste de l’Amérique latine a dirigé l’Institut des hautes études de l’Amérique latine, avant de devenir recteur de l’Académie de Guyane, puis en 2006 directeur adjoint du cabinet de Gilles de Robien, alors ministre de l’Éducation. Recteur de l’académie de Créteil entre 2007 et 2009, il y a lancé des initiatives comme le «micro lycée» de Sénart, destiné aux élèves décrocheurs, et a favorisé la coopération entre Sciences Po et les lycées de ZEP. Nommé directeur général de l’enseignement scolaire (DGESCO) au ministère de l’Éducation nationale de 2009 à 2012, il s’est présenté en 2013 à la direction de Sciences Po, sans succès.
» Jean-Michel Blanquer, un fin connaisseur de l’Éducation nationale venu de la droite
● Jacques Mézard, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation
Cet homme politique est l’un des piliers du Parti Radical de Gauche au Sénat. Elu sénateur du Cantal une première fois en septembre 2008, il a été réélu en 2014. Il y préside le groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen (RDSE). Il est également vice-président de la délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation. Lors de la primaire socialiste à laquelle participait la radicale Sylvia Pinel, ce déçu du quinquennat Hollande avait refusé de la soutenir, lui préférant de loin Emmanuel Macron. Né à Aurillac en 1947, il est aussi conseiller municipal de la ville, et président de la Communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac. Avant d’être sénateur, il a été adjoint au maire d’Aurillac et conseiller général du Cantal.
● Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics
À 35 ans, il est l’un des espoirs de la droite. Elu député en 2012 et maire de Tourcoing en 2014, Gérald Darmanin est un proche de Xavier Bertrand, qu’il nommait en 2014 son «maître», puis est devenu le protégé de Nicolas Sarkozy dont il a été la porte-parole dans la campagne pour la présidence de l’UMP en 2014. Fils d’une femme de ménage, d’un père tenancier de bar et petit-fils de harki, Gérald Darmanin est né à Valenciennes. Il a grandi à Paris et a adhéré à 16 ans au RPR après avoir entendu un discours de Philippe Séguin. Diplômé de Sciences Po Lille, il a été collaborateur du député européen Jacques Toubon, de Xavier Bertrand, alors secrétaire général de l’UMP, puis a dirigé le cabinet du secrétaire d’Etat David Douillet en 2011. L’année suivante, il a fait son entrée à l’Assemblée nationale après l’exclusion de l’UMP du député Christian Vanneste. Il a quitté le Palais Bourbon en janvier 2016 pour se consacrer à son mandat de vice-président de la région Hauts-de-France.
» PORTRAIT – Gérald Darmanin, prise de guerre venue de LR et benjamin du gouvernement
● Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, et de l’Innovation
C’est l’une des ministres issues de la société civile que souhaitait Emmanuel Macron dans son gouvernement. Encore inconnue du grand public, cette professeure d’université en sciences de la vie connaît bien les milieux universitaires. Après une maîtrise de biochimie et un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA) en virologie à l’Institut Pasteur, elle a réalisé un doctorat en sciences de la vie. Elle présidait depuis avril 2012 l’université de Nice-Sophia-Antipolis, où elle était maître de conférences depuis 1995.
» PORTRAIT – Qui est Frédérique Vidal, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur
● Annick Girardin, ministre des Outre-mer
Membre du Parti radical de gauche (PRG), Annick Girardin est nommée ministre des Outre-mer dans le gouvernement d’Edouard Philippe. Membre des gouvernements précédents, Annick Girardin était devenue en 2014 secrétaire d’État chargée du Développement et de la Francophonie. Elle était, sous le précédent gouvernement, ministre de la Fonction publique. Elle avait appelé à voter «utile» en faveur d’Emmanuel Macron dès le premier tour de l’élection présidentielle. L’ancienne députée de Saint-Pierre et Miquelon, avait expliqué qu’elle ne souhaitait pas «revivre un 21 avril 2002», faisant référence au face-à-face Le Pen-Chirac.
● Laura Flessel, ministre des Sports
Novice en politique, Laura Flessel est une ancienne championne d’escrime. Née à Pointe-à-Pitre, la nouvelle ministre des Sports a gagné de nombreux trophées dont deux médailles d’or aux Jeux Olympiques de 1996, un championnat d’Europe et six championnats du monde individuels et par équipe. En 1998, elle reçoit le prix Guy Wildenstein (aujourd’hui prix Marie-Christine Ubald-Bocquet) de l’académie des sports pour sa carrière. En 2010, elle est nommée au Conseil, économique, social et environnemental, puis au Conseil national du sport en 2013. Le 3 mai 2017, elle signe une tribune de soutien à Emmanuel Macron avec une soixantaine d’athlètes. Après sa victoire à l’élection présidentielle, elle écrit sur twitter: «En Marche… le meilleur pour notre pays. Retroussons nos manches et avançons».
» PORTRAIT – Laura Flessel, une championne olympique nommée Ministre des sports
● Élisabeth Borne, ministre auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique chargée des Transports
Chargée des Transports dans le nouveau gouvernement, Élisabeth Borne occupait jusqu’à ce jour la présidence de la RATP. Dans sa carrière, la polytechnicienne, ingénieure des Ponts et chaussées, a déjà fait ses armes dans plusieurs ministères. Née le 18 avril 1961 à Paris, elle entre au ministère de l’Équipement en 1987 avant de travailler à la direction régionale de l’équipement d’Ile-de-France. Elle poursuit sa route en 1991 au ministère de l’Éducation nationale, conseillant les ministres socialistes Lionel Jospin puis Jack Lang. Six ans plus tard, après un bref retour au ministère de l’Équipement, elle est nommée conseillère à Matignon, au sein du cabinet de Lionel Jospin. Son portefeuille comprend déjà les transports auquel s’ajoutent l’urbanisme, le logement et la ville. En sortant de Matignon, elle travaille successivement pour la SNCF, Eiffage et la mairie de Paris, avant de retourner auprès de Ségolène Royal en avril 2014 comme directrice de cabinet et de prendre un an plus tard la tête de la RATP.
● Marielle de Sarnez, ministre auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargée des Affaires européennes
Fille du résistant et député Olivier de Sarnez, Marielle de Lebel de Sarnez, 66 ans, n’est pas une nouvelle venue en politique. Vice-présidente du MoDem et bras droit de François Bayrou de longue date, elle siège au Parlement européen sans discontinuer depuis 1999. Elle occupera le poste de ministre chargé des Affaires européennes auprès de Jean-Yves Le Drian au Quai d’Orsay. Entrée en politique à l’UDF pour soutenir la campagne de Valéry Giscard D’Estaing en 1978, elle prend rapidement des fonctions dans le parti, et conseille plusieurs chefs de files du mouvement centriste. Elle conseille François Bayrou avant de devenir sa directrice de cabinet, entre 1993 et 1997, lorsque ce dernier est ministre de l’Éducation nationale. Élue au conseil de Paris, elle s’implique dans la campagne de Bayrou en 2007, et fonde le MoDem à ses côtés dans la foulée. Pour les législatives qui s’annoncent, elle est investie candidate par La République en marche! dans la 11e circonscription de Paris. Une décision qui a suscité des critiques en raison notamment de son manque d’implantation locale.
● Christophe Castaner, secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement, Porte-parole gouvernement
Personne ne l’avait vu venir, et pourtant. Natif d’Ollioules (Var), Christophe Castaner a longtemps œuvré dans l’ombre des cabinets municipaux et ministériels avant d’être élu sur son propre nom. Il lui a fallu attendre 2001 pour pousser les portes de la mairie de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence), dont il devient le premier édile en battant le sortant RPR, puis 2004 pour débarquer au Conseil général de Provence-Alpes-Côte d’Azur, dont il devient le vice-président. En 2012, Christophe Castaner profite de la vague rose pour remporter la 2e circonscription des Alpes-de-Haute-Provence face au candidat UMP. Réélu de justesse aux municipales de 2014 (à 22 voix près), le député-maire de Forcalquier se lance ensuite dans la bataille des régionales, en décembre 2015… Mais il est contraint de se retirer au soir du premier tour, sur consigne de Manuel Valls, afin de faire barrage au Front national. Rapporteur de la loi Macron à l’Assemblée, il se laisse séduire par l’éponyme ministre de l’Économie de l’époque, dont il découvre la détermination et apprécie la force de persuasion… Jusqu’à faire partie des premiers élus à le rejoindre et s’impliquer dans En marche! dès le lancement du mouvement.
● Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes
À 34 ans, Marlène Schiappa fait partie des membres de la société civile qui font leur entrée au gouvernement. Diplômée de communication, elle est devenue dès 2008 «la lobbyiste des mères qui travaillent», grâce à son blog «Maman travaille». Elle y raconte l’impossibilité de concilier sa maternité avec ses horaires de travail à rallonge à l’agence de communication Euro RSCG. Depuis, elle a écrit une quinzaine de livres consacrés aux droits des femmes. Adjointe «apolitique» au maire PS du Mans, elle a fait un bref passage au cabinet de l’ex-ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol en 2016. Elle était référente d’En marche! dans la Sarthe et chargée de l’égalité des sexes au sein de l’équipe Macron. Désormais secrétaire d’Etat, elle devra piloter la «grande cause nationale» consacrée à l’égalité entre les femmes et les hommes promise par Emmanuel Macron.
● Sophie Cluzel, secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées
Cette mère de quatre enfants dont une fille trisomique a beaucoup œuvré pour la scolarisation d’enfants handicapés. Elle a notamment créé le collectif SAIS 92 et l’association Grandir à l’école. Cette dernière s’occupe spécifiquement de la Trisomie 21. Depuis 2011, elle est présidente de la Fédération nationale des associations au service des élèves présentant une situation de handicap (FNASEPH). Cette femme de 56 ans, officier de la Légion d’honneur, a organisé en 2012 le premier Grenelle de l’intégration des jeunes handicapés dans la société.
● Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État chargé du Numérique
Figure du monde de l’entreprise, Mounir Mahjoubi a adhéré au PS à 18 ans et participé aux campagnes présidentielles de Ségolène Royal et de François Hollande. Né de parents ouvriers immigrés, ce Franco-Marocain de 33 ans est titulaire d’une maîtrise de droit de la Sorbonne et d’un master de finance de Sciences Po Paris. Il a confondé en 2010 la plateforme internet d’économie sociale et solidaire La Ruche qui dit Oui, avant de prendre la direction de BETC Digital, une filiale du groupe Havas spécialisée dans le numérique, puis de fonder l’entreprise French Bureau en 2016. La même année, François Hollande le nomme à la tête du Conseil national du numérique, une commission indépendante et consultative, qu’il quitte en février 2017 pour devenir directeur de la campagne numérique d’Emmanuel Macron. Il est celui qui a dû gérer les vagues de piratages informatiques qui ont touché l’équipe du candidat. En marche! l’a investi candidat aux législatives dans le XIXe arrondissement de Paris, face au premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.
» Mounir Mahjoubi, un spécialiste du numérique en marche
Avec le figaro