Au Sénégal, il existe le mouvement citoyen appelé Y’en a marre, au Burkina Faso, le Balai Citoyen a été pour beaucoup dans la chute de Blaise Compaoré. En RDC, malgré la très redoutable ANR (les services secrets de Kabila), des mouvements tels que Filimbi, la Lucha donne du tournis au régime de Kabila.
Au Cameroun de Paul BIYA, c’est la dictature et le règne de la terreur. J’imagine un peu un mouvement similaire à ceux cités plus haut au Cameroun du genre “Tout Sauf Biya”.. J’imagine un peu des milliers de Camerounais adhérer à un tel mouvement. J’imagine un peu les leaders de ce mouvement appeler à travers les médias à un vaste rassemblement pour des marches pacifiques afin dénoncer la longévité de Paul BIYA au pouvoir, sa main basse ainsi que celle de son clan sur les ressources du pays et les fonds publics. Je rêve par exemple d’une marche pacifique qui pourrait partir du boulevard du 20 mai pour l’entrée du Palais d’Etoudi avec une banderole où il est écrit “Paul Biya, dégage ! ”
D’abord, aucun média camerounais ne prendrait le risque de relayer un tel appel de peur d’avoir le Conseil national de la communication sur son dos. Le régime de Paul BIYA mettra à contribution les médias à sa solde (publics comme privés) et ses agents sur Facebook pour diaboliser le mouvement, pour faire de ce mouvement un bras armé de l’Occident pour déstabiliser le Cameroun. Le pouvoir de Yaoundé a su jouer sur le sentiment anti-occidental des Camerounais.
Bien entendu, les membres de ce mouvement ainsi que leurs leaders seraient traqués par les services de sécurité et de renseignement, intimidés, menacés, jetés en cellule,,enlevés, contraints à l’exil ou tués.
Paul BIYA, ses courtisans et autres larbins se plaisent à dire que le Cameroun est un pays où les gens sont libres de dire ce qu’ils pensent. Sauf qu’ils le font dans des cadres privés ou l’impact sur les dirigeants est moindre. D’autres critiquent certains ministres de Paul BIYA qui, en réalité, sont victime de la somnolence De ce dernier qui en réalité décide de tout et dont l’objectif n’est pas de développer le Cameroun mais de jouir de son pouvoir le plus longtemps possible et d’engraisser les membres de sa famille.
Même la liberté de presse est une vue de l’esprit. Jamais vous ne verrez à la Une des journaux (en dehors d’un ou de deux courageux pas à l’abri des menaces régulières) les dénonciations portant sur des personnages puissants du sérail comme Chantal BIYA, Laurent ESSO, Martin Belinga Eboutou, Franck BIYA, FOUMANE Akame, BONIVAN etc. Les très rares fois où des articles les mettant à nu paraissent, le lendemain, on passe à autre chose.
Le régime de Paul BIYA, mieux le clan BIYA, une clique d’individus qui atteint à peine 10 personnes, utilise la répression, la terreur, la propagande et l’achat des consciences pour confisquer le pouvoir et régner à vie. Malheureusement, une bonne frange de la population a choisi la voie de la résignation, cède facilement à sa propagande,s’en fait le relais et donne du crédit à ses mensonges. Avec une telle population à la culture politique réduite à néant, la dictature de Paul BIYA a de beaux jours devant elle.