Les géants technologiques sont en forme. Google, Amazon et Microsoft ont tous trois publié des résultats en croissance et meilleurs que prévu, grâce à la publicité et au stockage de données.
Les trois géants technologiques américains Alphabet (Google), Amazon et Microsoft ont publié jeudi des résultats en hausse et meilleurs que prévu, portés essentiellement par les recettes publicitaires pour le premier et l’informatique dématérialisée (cloud) pour les deux autres.
Les investisseurs ont semblé apprécier: Alphabet prenant près de 3% à 1001 dollars vers 00h00, Amazon bondissant de 7,72% à 1047 dollars dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street tandis que Microsoft avançait de 4,42% à 82,24 dollars.
Le bénéfice net d’Alphabet en hausse d’un tiers
Le bénéfice net d’Alphabet, la maison-mère de Google, a progressé d’un tiers à 6,7 milliards de dollars, au-dessus des attentes, comme le chiffre d’affaires, ressorti à 27,8 milliards (+24%). “Nous avons réalisé un super trimestre” qui “reflète la force de Google” et des paris futuristes d’Alphabet (appelés en anglais “other bets” et qui recouvrent par exemple les alarmes connectées de Nest ou l’internet par fibre de Fiber), a déclaré la directrice financière du groupe, Ruth Porat, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.
Comme d’habitude, ce sont les revenus publicitaires de Google qui sont le moteur du groupe, avec 24 milliards de chiffre d’affaires (+21%) sur le trimestre. Et une nouvelle fois, le patron du groupe Sundar Pichai a souligné en conférence téléphonique que YouTube poursuivait “sa croissance phénoménale”.
Toutefois, les dépenses du groupe ont aussi fortement augmenté, notamment les revenus reversés aux partenaires (“TAC”), élément très observé par les marchés, qui sont passés de 4,2 à 5,5 milliards de dollars, soit un peu plus qu’attendu. Les TAC représentent désormais 23% des revenus publicitaires de Google, une proportion en augmentation.
Google paie cher pour conquérir la recherche sur mobile
Les TAC correspondent notamment aux sommes que le groupe reverse à d’autres entreprises pour que celles-ci l’aident à attirer des clics, par exemple en faisant de Google le moteur de recherche par défaut. Or ces sommes augmentent tendanciellement à mesure que les internautes abandonnent la recherche sur ordinateur au profit du mobile, a expliqué le groupe, car les clics sur mobile coûtent plus cher en TAC à Google que les clics sur ordinateur.
La directrice financière du groupe a aussi relevé qu’il y avait eu “des changements dans les accords” signés avec les entreprises tierces au cours du trimestre, entraînant une hausse des TAC.
À mesure que la pression sur les revenus publicitaires augmente, Alphabet cherche à se diversifier, non seulement grâce à ses paris futuristes mais aussi grâce aux autres activités de Google que sont la vente d’appareils et ou le cloud, l’informatique dématérialisée, des activités qui ont rapporté 3,4 milliards de dollars (+40%) sur la période. Par ailleurs, le taux d’imposition d’Alphabet s’est élevé à 15,6% sur le trimestre.
Google balbutiant sur le cloud
Encore à ses débuts chez Google, le cloud est en revanche une nouvelle fois la vache à lait d’Amazon, qui a publié également des résultats au-dessus des attentes tant pour le bénéfice (256 millions de dollars, soit 52 cents par action contre 3 cents attendus) que pour le chiffre d’affaires, qui a bondi d’un tiers à 43,7 milliards de dollars.
Le cloud (Amazon Web Services) a confirmé sa position de moteur, avec un chiffre d’affaires en forte hausse à 4,6 milliards (+44%) et un bénéfice opérationnel de 1,2 milliard (+40%). Autre moteur, qui a représenté 2,5 milliards de dollars sur le trimestre: les abonnements au service “Prime”, qui donne accès à des contenus multimédias et à la livraison gratuite. AWS est le numéro un mondial du cloud, suivi par Microsoft.
Whole Foods rapporte 1,3 milliard à Amazon
Le trimestre d’Amazon a aussi été marqué par le rachat des supermarchés bio Whole Foods, qui ont rapporté 1,3 milliard de dollars au chiffre d’affaires total. Globalement “Amazon est en très bonne santé”, a relevé l’analyste Neil Saunders de GlobadData Retail, même si les bénéfices restent limités en raison des investissements, toujours importants pour Amazon, mais qui “tireront la croissance dans les années qui viennent”.
Le cloud est aussi ce qui a aidé, une nouvelle fois, les résultats de Microsoft, qui a dégagé sur le premier trimestre de son exercice décalé 2018 un bénéfice net de 6,58 milliards de dollars, (+16%) pour un chiffre d’affaires de 24,5 milliards de dollars (+12%), supérieurs aux attentes. Pour les seules activités de cloud, la progression du chiffre d’affaires a été de 13,5% à 6,922 milliards de dollars. Le taux effectif d’imposition de Microsoft sur le trimestre s’est élevé à 17%.
Avec Bfmbusiness