LA CHRONIQUE DU PR KHAYAT. Une approche thérapeutique vaccinale pourrait prolonger significativement la survie de patients atteints de glioblastome, une tumeur cérébrale.
Les dernières actualités de la recherche contre le cancer sont présentées pour Sciences et Avenir et en exclusivité par le Pr David Khayat, chef de service de cancérologie à la Pitié-Salpêtrière.
Le pronostic des patients atteints de glioblastome, une tumeur cérébrale qui touche les astrocytes, cellules du système nerveux central, est plutôt sombre. La survie médiane est inférieure à 15 mois, malgré une opération chirurgicale, une radiothérapie à haute dose et/ou une chimiothérapie par temozolomide. Mais une approche thérapeutique vaccinale pourrait prolonger significativement la survie de ces patients, selon les résultats prometteurs d’une étude préliminaire publiée dans la revue Clinical Cancer Research.
Des chercheurs de l’Université de Duke à Durham en Caroline du Nord, spécialisés dans la recherche sur ces tumeurs cérébrales, ont recruté 11 patients atteints de glioblastome nouvellement diagnostiqué. En plus du traitement classique au témozolomide, il leur a été injecté au minimum 3 doses de vaccins contre le cytomegalovirus pp65 une fois par mois. Résultat : chez ces patients, la survie médiane sans progression (c’est-à-dire la durée après un traitement pendant laquelle la maladie ne s’aggrave pas) était de 25,3 mois et la survie globale médiane de 41,1 mois. Quatre patients étaient toujours en état stationnaire, sans progression, 5 ans après le diagnostic.
Les chercheurs concluent que l’injection du vaccin contre le cytomegalovirus pp65 chez les patients atteints de glioblastome, en complément d’un traitement par temozolomide, a permis de doubler leur survie globale à long terme, confirmant des études antérieures. De précédentes études rapportaient la présence d’une infection active au cytomégalovirus dans 90 à 100% des cas de glioblastome. Le cytomégalovirus est un virus herpès très présent chez l’être humain, à l’état latent le plus souvent, à l’intérieur des glandes salivaires.
Avec sciencesetavenir