Au Ghana, les broyeurs locaux souhaitent acquérir 5 % des fèves de cacao de première qualité de la récolte principale se déroulant d’octobre à juin. C’est ce qu’a indiqué à Reuters, Hackman Owusu-Agyemang, président du conseil d’administration du Conseil ghanéen du cacao (Cocobod) en marge d’une visite dans certaines usines de transformation dans l’est du pays.
Cette requête trouve son origine dans les difficultés rencontrées par les acteurs locaux dans le cadre de la transformation du cacao. En effet, en plus de ne pas avoir un accès à la récolte principale (essentiellement exportée), les broyeurs locaux ne reçoivent que 20% de la récolte intermédiaire de juillet à septembre. Une part insuffisante pour nourrir les usines de transformation d’une capacité totale de 300 000 tonnes et qui conduit les acteurs à importer la matière première de la Côte d’Ivoire, d’après M. Owusu-Agyemang.
Selon Reuters, hormis les firmes internationales comme l’Américain Cargill ou le Suisse Barry Callebaut qui achètent les fèves de première qualité pour compenser ce déficit, la plupart des usines sur le sol ghanéen fonctionnent en dessous de leur potentiel. « Nous ne pouvons pas refuser une telle requête », a expliqué le numéro un du conseil d’administration, qui précise qu’elle sera étudiée en tenant compte du contexte global de vente de la fève et de l’engagement du gouvernement ghanéen à moderniser le secteur pour créer des emplois et améliorer le bien-être des producteurs.
Pour rappel, le Ghana, qui ne transforme actuellement que 30 % de sa production, envisage de porter à terme cette proportion à 50%. Le pays dispose selon Bloomberg, de 12 transformateurs de la fève.
Le pays qui prévoit de rentrer une récolte supérieure à 800 000 tonnes en 2016/2017, a broyé quelque 202 000 tonnes de cacao durant la saison 2015/2016 contre 234 000 tonnes un an plus tôt, selon les dernières « Perspectives des marchés de matières premières » (Commodity Markets Outlook), publiées par la Banque mondiale fin avril.
Avec agenceecofin