Après le pétrole, le pétrole. Le Ghana a de nouveau découvert d’importants gisements de pétrole prêts pour l’exploration commerciale. La compagnie pétrolière norvégienne Aker Energy a indiqué que des forages exploratoires récents avaient révélé « environ 450-550 millions de barils équivalent-pétrole » dans le champ Pecan, à 166 km au large de la ville côtière de Takoradi. La production devrait commencer en 2020.
Un boom pétrolier ?
Le gouvernement ghanéen a déclaré que cette annonce était une « bonne nouvelle » qui pourrait apporter « de nouvelles perspectives à l’économie » et une nouvelle source de financement pour investir dans des projets sociaux-économiques à l’avenir. En effet, ces dernières années l’économie a souffert aux côtés des autres pays producteurs de pétrole, les prix mondiaux ayant baissé parallèlement à la baisse de la demande, en particulier de la part de marchés historiquement importants comme la Chine.
Aker Energy a commencé à exploiter le champ Pecan l’année dernière et détient une participation de 50 %. Le russe Lukoil et la compagnie d’État Ghana National Petroleum Corporation font également partie des actionnaires.
Le Ghana, dont les premiers gisements offshore ont été découverts en 2007, est devenu producteur de pétrole en 2010, ce qui a permis de donner un coup d’accélérateur à sa croissance économique. Les réserves du pays sont estimées entre cinq et sept milliards de barils. À ce jour, le plus grand gisement de pétrole du pays est Jubilee, avec des réserves estimées à 1,2 milliard de barils de brut. Un autre projet important est le bloc RTE constitué de trois champs avec des réserves de 240 millions de barils de pétrole. Les deux gisements sont exploités par la société britannique Tullow Oil, basée au Royaume-Uni, et ont produit l’an dernier 145 600 barils par jour. Cela représentait le gros de la production totale de pétrole du pays, soit 167 000 barils par jour. En 2018, le secteur a continué de croître avec Exxon qui a signé un contrat d’exploration pour le champ Deepwater Cape Three Point, portant sur l’acquisition d’une participation de 80 % dans le champ. Bien que la société n’ait révélé aucun détail sur les réserves du champ, le fait qu’elle parie avec une telle participation donne à penser que celles-ci doivent être assez considérables.
Doubler les revenus actuels tirés des exportations de pétrole
Exxon a été le premier à signer un contrat pour la mise en valeur d’un champ pétrolifère au Ghana après le règlement d’un différend sur les eaux territoriales entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, au profit d’Accra. La société norvégienne Aker Energy lui a donc emboîté le pas en signant un contrat de 100 millions de dollars . ENI n’est pas restée sur la touche, puisque la s ociété italienne implantée de longue date au Ghana, a intensifié sa production dans le bloc Offshore Cape Three Points, composé de trois champs dotés de réserves combinées de 500 millions de barils de pétrole et de 40 milliards de mètres cubes de gaz naturel. Toutes ces évolutions entraînent une augmentation des volumes de pétrole, générant des recettes publiques plus importantes alors que le changement climatique et l’urbanisation menacent la principale matière première du pays à savoir le cacao.
Le président Nana Akufo-Addo avait alors déclaré que cela ouvrait des « possibilités de développement et de prospérité », pour financer notamment des écoles, des hôpitaux et des routes. Malgré les perspectives de croissance prometteuses, le Ghana reste un pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Son produit intérieur brut par habitant était de 1 610 dollars l’an dernier, selon le Fonds monétaire international, sous la moyenne des marchés émergents de 4 960 dollars.
Avec le point afrique