Ce jeudi 10 mai 2018, l’Etat ghanéen lancera l’interopérabilité des systèmes d’argent mobile sur son territoire. Opération est très attendue par les usagers. Elle permettra entre autre, les opérations de transfert d’argent entre tous les utilisateurs des services Mobile Money du pays et les banques. Le projet participe à la modernisation du secteur financier ghanéen et est supervisé par la Ghana Interbank Payment and Settlement Systems.
Déjà trois fois annoncé et trois fois reporté, le lancement de l’interopérabilité des systèmes d’argent mobile au Ghana devrait finalement être effectif. D’après la Ghana Interbank Payment and Settlement Systems (GhIPSS), filiale de la Banque centrale du Ghana qui élabore la plateforme, l’opération devrait avoir lieu ce jeudi 10 mai 2018.
Archie Hesse, le patron de la GhIPSS, a indiqué que la première phase du système d’interopérabilité sera lancée cette semaine tandis que deux autres phases suivront plus tard. Une fois opérationnelle, cette plateforme d’interopérabilité permettra les opérations de transfert d’argent entre tous les utilisateurs des services Mobile Money du pays et les banques.
L’opération donnera également naissance à de nouveaux services auxquels les consommateurs pourront avoir accès. Il s’agit par exemple précise-t-on à la GhIPSS, des transferts d’argent depuis un compte bancaire vers le mobile, les paiements marchands, le payement des impôts et autres charges fiscales mais aussi la perception de la pension de retraite, depuis le mobile.
Rappelons que le lancement de l’interopérabilité au Ghana aurait pu intervenir plus tôt. Initialement prévu pour novembre 2017, il a été ensuite reporté en janvier puis en février 2018. Pour expliquer ces divers reports, la GhIPSS a avancé des difficultés techniques rencontrées dans l’élaboration du système. Il faut croire que ces problèmes sont désormais réglés.
Priorité stratégique
L’interopérabilité contribuera non seulement à développer l’inclusion financière au Ghana, mais facilitera également la vie des populations. Elle est l’une des recommandations de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie mobile (GSMA) qui en a fait une priorité stratégique dans plusieurs de ses rapports sur le secteur prenant en compte le potentiel très prometteur en Afrique. Pour les autorités ghanéennes, elle représente surtout une des étapes décisives pour la modernisation du système financier dans le pays.
A ce jour, le Ghana est très avancé sur le terrain du transfert mobile et donc de la modernisation. Il dispose déjà de plusieurs canaux de paiement électronique opérationnels ainsi que d’une chambre de compensation automatisée qui offre des services de crédit direct et de débit direct. Mieux, février dernier, la Bank of Ghana annonçait que la valeur des dépôts et des retraits par les Ghanéens à l’aide de téléphones mobiles pour les services bancaires avait quasiment doublé en 2017. La valeur de ces transactions est effectivement passée de 78,5 milliards de cedis en 2016 à 155,8 milliards de cedis en 2017. Pour appuyer cette performance, le rapport 2017 de GSMA Intelligence, a révélé que plus de 40% de la population adulte au Ghana utilise régulièrement de l’argent mobile.
Avec latribune